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Inquiet pour Kobané, le PKK menace de reprendre les armes

Alors que l'EI poursuivait son avance à Kobané, samedi, le membre fondateur du PKK, Cemil Bayik, a menacé de reprendre les armes si Ankara ne fait rien pour aider la ville kurde située à la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) reprendra les armes si la Turquie ne fait rien pour Kobané, ville du nord de la Syrie assiégée par les jihadistes du groupe État islamique, a averti l'un des dirigeants du mouvement séparatiste.

Ankara refuse d'ouvrir sa frontière pour permettre à des volontaires d'aller prêter main forte aux Unités de protection du peuple kurde (YPG), proches du PKK, qui défendent Kobané.

"Nous avons averti la Turquie. Si elle continue dans cette voie, nous reprendrons notre guérilla pour défendre notre peuple", affirme Cemil Bayik, membre fondateur du PKK qui en est aussi le plus haut dirigeant en liberté, dans un entretien réalisé par la chaîne de télévision allemande ARD à Erbil, capitale du Kurdistan irakien autonome.

"L'AKP est responsable de ce qui se passe en ce moment à Kobané et en Turquie", poursuit-il, évoquant le Parti pour la justice et le développement au pouvoir en Turquie.

Accusant Ankara de mener une guerre par procuration en soutenant des mouvements islamistes syriens qui combattent les milices kurdes du nord du pays, Cemil Bayik avait déjà menacé l'an dernier de rompre le cessez-le-feu proclamé en 2012 lorsqu'Abdullah Öcalan, chef historique du PKK, a ordonné aux combattants séparatistes de quitter la Turquie pour gagner le Kurdistan irakien.

"Parce que la Turquie continue à mener la même politique, nous avons renvoyé tous nos combattants qui avaient été retirés de Turquie", ajoute-t-il dans l'entretien accordé à l'ARD.

L’EI poursuit son avancée à Kobané

À Kobané, samedi, l’EI a renforcé son emprise sur une grande partie de la ville défendue avec acharnement par les forces kurdes, l'ONU disant craindre pour la vie de milliers de civils.

Les avions de la coalition dirigée par les États-Unis ont mené vendredi et samedi six frappes aériennes près de cette ville kurde clé, située à la frontière turque, selon le Centre de commandement américain chargé du Moyen-Orient et de l'Asie centrale (Centcom).

Dans Kobané, les forces kurdes, moins nombreuses et moins bien armées, ont réussi à repousser les jihadistes sur plusieurs fronts, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans la nuit de vendredi à samedi, elles sont ainsi parvenues à stopper un assaut en direction du centre-ville au terme de combats acharnés. Et samedi, 23 jihadistes ont péri alors qu'ils tentaient de faire entrer des véhicules à partir du sud-ouest et de l'ouest de la ville, rapporte l'ONG.

L'EI contrôle toutefois 40 % de Kobané, particulièrement des secteurs dans l'est, le sud et l'ouest de la ville, et a pris le contrôle vendredi du QG des forces kurdes dans le nord de la cité, à un kilomètre environ de la frontière turque. Son objectif est de s'assurer la maîtrise sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque.

Depuis le début, le 16 septembre, de l'offensive jihadiste dans cette région, 577 personnes, en majorité des combattants --dont 321 jihadistes, ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300 000 habitants ont pris la fuite, dont plus de 200 000 en Turquie.

Avec AFP et Reuters

Tags: Syrie, Turquie, PKK,