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Des milliers de manifestants réinvestissent le centre de Hong Kong

Des milliers de manifestants se sont de nouveau rassemblés, vendredi, dans le centre de Hong Kong, pour réclamer plus de démocratie et le départ du chef de l'exécutif. La veille, les autorités ont annulé les négociations prévues avec les étudiants.

Des milliers de personnes se sont mobilisées dans la soirée de vendredi 10 octobre dans les rues de Hong Kong. Ils répondaient à l'appel des leaders du mouvement pro-démocratie qui avaient demandé à leurs partisans de se préparer à une campagne au long cours, au lendemain de l'annulation de pourparlers par les autorités.

La foule réunie dans le quartier d’Admiralty, à proximité du siège de l'exécutif local, était toutefois moins nombreuse ce vendredi qu’au début du mouvement. La semaine dernière des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté pour réclamer davantage de libertés politiques et la démission du chef de l'exécutif. Les contestataires, qui occupent toujours trois sites ont vu leur nombre réduire considérablement depuis le début de la semaine.

Ils protestaient vendredi contre l'annulation de pourparlers par le gouvernement, qui a expliqué qu'il refusait de discuter sous la menace d'un renforcement de la mobilisation. Les leaders étudiants avaient prévenu dans la journée qu'ils étaient toujours preneurs d'un dialogue sur leurs exigences de suffrage universel, et appelé à tenir sur la durée pour faire pression.

Les manifestants apportent des tentes

"Apportez vos tentes pour montrer votre détermination à occuper sur le long terme", avait lancé Joshua Wong, un des leaders du mouvement, s’adressant aux manifestants présents à Admiralty, le principal site d'occupation. Des tentes, des douches transportables et même quelques lits se trouvaient effectivement sur les différents lieux de mobilisation vendredi.

Pour Ed Chin, gestionnaire de fonds spéculatifs et membre d'Occupy, principal organisation pro-démocratie, les sit-in vont durer "plus longtemps que prévu. Ça pourrait se poursuivre pendant encore quelques semaines, à moins que la police ne les disperse par la force", a-t-il annoncé.

>> À (re)voir sur France 24 : Les manifestations de Hong Kong en images

Pendant ce temps, la police a demandé que soient levés les barrages qui bloquent les rues du quartier des affaires. Elle a précisé qu'elle prendrait "le moment voulu", les mesures nécessaires si le centre-ville n'était pas dégagé. Les forces de l’ordre sont plutôt discrètes depuis qu'elles ont arrosé les manifestants de gaz lacrymogène le 28 septembre, ce qui avait décuplé la mobilisation et ému tant à Hong Kong qu'à l'étranger.

Aucune concession des deux parties

D’après les analystes, la situation peut perdurer plusieurs semaines encore puisqu’aucune des parties ne semble prête à la moindre concession.

La Chine a accepté d'instaurer le suffrage universel pour la prochaine élection du chef de l'exécutif de Hong Kong en 2017, mais elle entend conserver le contrôle des candidatures. Pour le mouvement prodémocratie, cette proposition reste inacceptable.

Les pro-démocrates réclament également la démission du numéro un de l'exécutif, Leung Chun-ying, considéré comme la marionnette de Pékin.

Avec AFP et Reuters