Après l'annulation des discussions prévues avec l'exécutif local, les leaders du mouvement pro-démocratie de Hong Kong ont appelé, jeudi 9 octobre, à une nouvelle mobilisation générale.
Conformément à ce qu’ils avaient annoncé plus tôt dans la journée, les leaders du mouvement pro-démocratie de Hong Kong ont appelé à la mobilisation générale, jeudi 9 octobre, après l’annulation par le gouvernement local de la rencontre prévue entre officiels et étudiants pro-démocratie.
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Les discussions entre les deux camps, qui avaient pour but de mettre fin à plus d’une semaine de manifestations ayant paralysé une partie de la ville, devaient démarrer vendredi. Mais "les bases d'un dialogue constructif ont été sapées, a affirmé, jeudi, la numéro deux de l’exécutif local, Carrie Lam, pour justifier cette décision. Il est impossible d'avoir une rencontre fructueuse demain".
"Sans explication juste et sans idées concrètes sur les moyens de régler le conflit, le peuple de Hong Kong ne battra pas en retraite", avait pourtant averti Alex Chow, président de la Fédération des étudiants, quelques heures plus tôt, lors d'un point presse. "Il n'y a aucune raison pour qu'on nous demande de battre en retraite. Le mouvement doit donc aller de l'avant."
Depuis le 28 septembre, Hong Kong traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour demander l'instauration d'un suffrage universel plein et entier.
Lundi, l'activité est revenue à la normale mais un nombre réduit de manifestants, qui réclament également la démission du numéro un de l’exécutif Leung Chun-ying, continue d'occuper trois sites dans Hong Kong, où les rues sont bloquées par des barricades, provoquant des embouteillages monstres.
Les cinq millions d’euros de Leung Chun-ying
De leur côté, les députés favorables au mouvement ont déclaré qu'ils lanceraient leurs forces dans la bataille en bloquant, par exemple, les nouvelles nominations de l'exécutif ou les programmes de travaux publics non essentiels.
Le député Alan Leong a ainsi expliqué que 23 membres du conseil législatif sur 70 avaient accepté de participer à cette campagne d'obstruction parlementaire. "Hong Kong entre dans une période de désobéissance et de non coopération", a-t-il dit lors du point presse.
Leung Chun-ying s'est par ailleurs retrouvé, jeudi, dans l'œil du cyclone en raison de la publication d'informations sur cinq millions d'euros reçus d'une entreprise australienne. L'opposition a sommé le chef de l'exécutif local de s'expliquer sur les raisons pour lesquelles il n'avait pas révélé ce versement.
Selon le groupe de presse australien Fairfax Media, le dirigeant a reçu, en deux fois, 50 millions de dollars de Hong Kong de la part de la société australienne d'ingénierie UGL. Ces versements résulteraient d'un accord conclu en décembre 2011, soit quelques mois avant son arrivée au pouvoir, mais une semaine seulement après l'annonce de sa candidature.
Le marché aurait été conclu au moment du rachat par UGL du cabinet de conseil en immobilier DTZ alors insolvable, dont Leung Chun-ying dirigeait la branche Asie-Pacifique. Il s'agissait, pour UGL, de s'assurer par une clause de non concurrence que C.Y, surnom du chef de l’exécutif local à Hong Kong, ne concurrencerait pas ses activités futures.
Avec AFP et Reuters