Après le nouvel assaut de l'organisation de l'État islamique contre Kobané, John Kerry a relativisé "l'importance stratégique" de la ville kurde en Syrie, rappelant que Washington ciblait "l'ensemble de la Syrie et de l'Irak".
Alors que les jihadistes de l'organisation de l’État islamique ont lancé un nouvel assaut contre la ville syrienne de Kobané, le secrétaire d’État américain John Kerry a tenté, jeudi 9 octobre, de relativiser l’importance stratégique de cette ville kurde, rappelant que l’action de la coalition visait l’ensemble de la Syrie et de l’Irak.
"Aussi horrible que ce soit d'observer en temps réel ce qu'il se passe à Kobané, vous devez prendre du recul et comprendre l'objectif stratégique [des États-Unis]", a rappelé John Kerry aux journalistes.
"Au-delà de la crise à Kobané, les cibles initiales de nos frappes sont les centres de commandement et de contrôle et les infrastructures [des jihadistes]", a poursuivi le chef de la diplomatie américaine. "Nous essayons de les priver de la capacité de lancer [une telle offensive], pas seulement à Kobané, mais dans l'ensemble de la Syrie et de l'Irak."
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Cette ville n’en demeure pas moins stratégique pour les jihadistes. Avec elle, ils s'assureraient le contrôle sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque. Après avoir reçu des renforts en hommes et en équipements, les jihadistes de l'EI poursuivent d'ailleurs leur avancée dans Kobané. Et ce, malgré l'intensification des frappes menées par la coalition internationale près de cette ville proche de la frontière turque.
Les États-Unis, appuyés par la Jordanie, ont en effet mené, mercredi, huit nouvelles frappes près de cette ville kurde. Mais elles "ne vont pas apporter une solution et sauver la ville de Kobané. Elles ne règleront pas cela. Nous savons cela", a d’ailleurs admis mercredi le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby.
Trois semaines d'affrontements entre les défenseurs kurdes et les islamistes pour le contrôle de la ville ont fait plus de 400 morts, combattants comme civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Quelque 180 000 personnes ont fui la région pour se réfugier en Turquie.
Avec Reuters