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Hélicoptères du Kazakhstan : une enquête vise des proches de Sarkozy

Un contrat d'armement de deux milliards d'euros signé en 2010 entre la France et la Kazakhstan, lorsque Nicolas Sarkozy était au pouvoir, pourrait avoir donné lieu à des commissions, selon le journal "Le Monde".

Voilà une information qui devrait conforter un peu plus Nicolas Sarkozy dans sa stratégie de victimisation. Le journal "Le Monde" révèle, mardi 7 octobre, que des juges financiers enquêtent depuis mars 2013 sur des commissions présumées en marge d'un contrat de vente d'hélicoptères avec le Kazakhstan, conclu en 2010 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Ce contrat de deux milliards d'euros porte sur l'achat de 45 hélicoptères fabriqués par Eurocopter, devenu Airbus Helicopters en janvier 2014.

Une source judiciaire a ainsi confirmé qu'une information judiciaire avait été ouverte en mars 2013 pour blanchiment en bande organisée, corruption active d'agents publics étrangers et complicité et recel de ces infractions.

Dans ce dossier, une avocate niçoise a été mise en examen pour corruption active d'agent public étranger et blanchiment en utilisant des facilités procurées par son activité professionnelle, a précisé la source judiciaire. Deux intermédiaires sont également poursuivis, selon "Le Monde".

Mais les enquêteurs ont également entendu en garde à vue une proche collaboratrice de Claude Guéant alors secrétaire général de l'Élysée, ainsi qu'un ancien préfet qui, selon le quotidien, a été un conseiller de Nicolas Sarkozy.

Le contrat d’armement possiblement lié à une affaire belge

Selon les journalistes du "Monde", l'enquête est partie d'un signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, sur un virement sur le compte de l'ancien préfet.

L'enquête de la police judiciaire mettra au jour d'autres versements non expliqués, versés par son avocate, qui a été mise en examen. Ils proviendraient d'un homme d'affaires belge d'origine kazakhe, proche du président Noursoultan Nazarbaïev, détaille le quotidien du soir.

Autre aspect du dossier, et non des moindres, révélé par le journal : les enquêteurs se demandent si l'ancien pouvoir a pu faire pression sur des parlementaires belges à la demande du président Nazarbaïev pour adopter une disposition législative permettant un abandon de poursuites pénales dont avaient bénéficié l'homme d'affaires belgo-kazakh et deux de ses associés. Cette issue favorable pour ce proche de Nazarbaïev aurait constitué, selon "Le Monde", la condition nécessaire à la signature des contrats entre le Kazakhstan et la France.

Face aux révélations qui se succèdent de nouvelles affaires le concernant, directement ou indirectement, Nicolas Sarkozy préfère jouer les victimes. "Qui me rendra mon honneur ?", a-t-il à nouveau martelé, lundi 6 octobre, devant les militants UMP rassemblés à Vélizy. "Nous, nous !" a répondu son public conquis, qu'il a fait rire en lançant : "si l'on n'a vraiment que moi comme délinquant, vous pouvez laisser vos enfants sortir".

Avec AFP