Le cessez-le-feu a fait long feu entre Kiev et les indépendantistes de l'est de l'Ukraine. Un mois après la signature de l'accord, les bombardements ont repris dans la ville de Donetsk, bastion des rebelles pro-russes.
Un mois presque jour pour jour après le cessez-le-feu, les bombardements ont secoué dimanche 5 octobre la ville de Donetsk, bastion des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, tuant deux civils. Et ce alors que ni Kiev, ni Moscou ou ni les Occidentaux n’admettent que la trêve a fait long feu. La France pourrait prendre des mesures pour renforcer le contrôle du cessez-le-feu dans les jours qui viennent.
"Il n'y a aucun cessez-le-feu, vous l'entendez", explique Ekaterina Manannikov, une habitante interrogée sur le boulevard Pouchkine dans le centre de Donetsk en montrant la direction de l'aéroport, théâtre de combats entre l'armée ukrainienne et les insurgés d'où l'on entend l'explosion d'une vingtaine de roquettes Grad.
Deux civils ont été tués et huit blessés dans des tirs d'artillerie dans plusieurs quartiers de la ville, a annoncé dimanche soir la mairie. Dans le quartier Gladkivka à 5 kilomètres du centre-ville, une roquette Ouragan a explosé au milieu de la rue, blessant au moins une civile et mettant le feu à deux maisons, selon des journalistes de l'AFP.
Les combats gagnent en intensité
Après une relative accalmie à la suite de la conclusion à Minsk de la trêve entre Kiev et les insurgés avec la participation de la Russie et de l'OSCE le 5 septembre, les combats ont redoublé d'intensité ces derniers jours avec des bilans de plus en plus lourds parmi les civils et les soldats ukrainiens. Deux soldats ukrainiens ont d'ailleurs péri au cours des dernières 24 heures.
Des obus se sont également abattus ces derniers jours sur une école et un arrêt de bus à proximité de l'aéroport, ainsi que dans le centre-ville tuant un employé suisse du comité international de la Croix-Rouge.
Les deux camps se rejettent la responsabilité
Kiev et les rebelles soutenus par Moscou se rejettent la responsabilité de ces attaques. L'Ukraine qui accuse la Russie de soutenir la rébellion a affirmé que Moscou avait envoyé des renforts, pour aider les rebelles à l'assaut de l'aéroport stratégique, où l'armée ukrainienne semble avoir cédé du terrain.
L'Otan affirme que des centaines de soldats russes sont toujours présents en Ukraine après cinq mois d'affrontements dans l'Est, qui ont fait plus de 3 300 morts et un demi-million de réfugiés et déplacés.
La France réagit
Face à l’enlisement de la situation, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a déclaré dimanche que La France et l'Allemagne vont "dans les jours qui viennent" prendre des mesures communes pour renforcer le contrôle du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine.
"Nous sommes en train de réfléchir [...] avec les Allemands pour que nous renforcions à deux la surveillance et le contrôle du cessez-le-feu et de la zone tampon", a annoncé Jean-Yves Le Drian dans l'émission Le Grand Jury sur RTL, Le Figaro et LCI.
Selon une source gouvernementale allemande, Berlin envisageait de dépêcher des militaires dans l'est de l'Ukraine pour veiller au respect de la trêve du 5 septembre entre les autorités ukrainiennes et les rebelles séparatistes pro-russes.
Le mois dernier, la France et l'Allemagne avaient déjà proposé d'envoyer des drones d'observation pour veiller au cessez-le-feu.
Avec AFP et Reuters