À l'occasion d'une visite inattendue de dignitaires nord-coréens dans la ville sud-coréenne d'Incheon, les deux pays sont convenus samedi de renouer dialogue lors de consultations à venir fin octobre.
Les Corées du Nord et du Sud sont convenues de renouer leur dialogue, a annoncé le gouvernement sud-coréen samedi 4 octobre, à l'issue de la visite rarissime et inattendue à Icheon de trois dirigeants du régime nord-coréen.
On ignore les raisons qui ont poussé la Corée du Nord à envoyer cette délégation, dont la visite a été annoncée moins de 24 heures avant son arrivée. Les trois hauts responsables nord-coréens sont arrivés en Corée du Sud officiellement pour assister à la cérémonie de clôture des Jeux asiatiques d'Incheon.
Les hommes politiques envoyés par Pyongyang sont des responsables de haut rang. Il s'agit du vice-président nouvellement élu de la Commission nationale de défense, Hwang Pyong-so, considéré comme le numéro deux du régime, ainsi que de Choe Ryong-hae, un proche du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et de Kim Yang-gon, un haut responsable du parti au pouvoir.
À l’occasion de leur déplacement, ils ont rencontré pendant plusieurs heures le ministre de l'Unification, Ryoo Kihl-jae, et Kim Kwan-jim, le conseiller à la sécurité de la présidente Park Geun-hye. Puis, avant de quitter le pays, ils ont brièvement vu le Premier ministre sud-coréen, Chung Hong-won. Cette série d’entrevues marque la première interaction de haut niveau entre les deux Corées depuis des années.
Des consultations entre les deux Corées fin octobre
"Nous sommes venus ici dans l'espoir que ce soit l'occasion pour le Nord et le Sud de renforcer leurs relations", a déclaré Kim Yang-gon, haut responsable du parti au pouvoir en Corée du Nord, marquant ainsi la disposition de Pyongyang à reprendre officiellement les discussions avec la Corée du Sud. "Les deux parties sont convenues de discuter de (leurs) modalités", a indiqué de son côté le ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des affaires nord-coréennes.
Ces consultations, dont le contenu reste à définir, pourraient se tenir entre la fin octobre et le début novembre, peut-être dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signé l'armistice de 1953. Le dernier tour de table officiel entre les deux pays remonte au mois de février. Il avait permis la réunion de familles séparées par la guerre de 1950-53, mais le dialogue avait été ensuite rompu en raison d'un regain de tension militaire. Séoul demandait en vain depuis lors à reprendre les discussions avec Pyongyang.
Le Nord veut rompre l'isolement
N'ayant pas signé de traité de paix après l'armistice, les deux Corées sont techniquement toujours en guerre. La réunification est, de longue date, un objectif solennel de part et d'autre de la frontière.
Le rapprochement s’était fait sentir depuis que la Corée du Nord s'est lancée, ces dernières semaines, dans une offensive diplomatique. Son ministre des Affaires étrangères s'est ainsi rendu dans plusieurs capitales et a assisté en septembre à l'Assemblée générale des Nations unies. Isolé et étranglé par les sanctions internationales, le régime nord-coréen cherche à relancer les négociations à Six (les deux Corées, la Russie, le Japon, la Chine et les États-Unis) sur l'octroi d'une aide économique internationale en échange d'un arrêt de son programme nucléaire.
Cette visite tombe à point nommé, alors que les rumeurs vont bon train sur la santé du jeune dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, qui n'a pas été vu en public depuis un mois. Cette absence alimente les spéculations sur d'éventuels ennuis de santé. Le représentant de la Corée du Nord auprès de l'ONU à Genève a récemment assuré que Kim Jong-un n'était pas malade.
Avec AFP