Le département américain du Travail a annoncé, vendredi, un taux de chômage inférieur à 6 % en septembre, un niveau inédit depuis la crise de 2008. Un chiffre devenu symbolique aux États-Unis.
Pour la première fois depuis la crise financière de 2008, le taux de chômage est repassé sous la barre des 6 % aux États-Unis. Il s’est établi, en septembre, à 5,9 % de la population active, a annoncé le département du Travail vendredi 3 octobre.
Il faut remonter à juillet 2008, deux mois avant la chute de la banque d’affaires Lehman Brothers, pour retrouver un taux de chômage encore plus bas (5,8 %). Cette évolution du marché de l’emploi est donc une très bonne nouvelle pour l’administration Obama, d’autant plus qu’elle a pris de court les analystes qui prévoyaient 6,1 % de chômage en septembre, un niveau similaire au mois précédent.
Mais si cette baisse du nombre de demandeurs d'emploi apparaît aussi cruciale aux yeux des Américains, c’est aussi parce qu’au fil des ans, ce seuil de 6 % a revêtu un caractère aussi bien psychologique, politique que symbolique. Illustrations.
6 % : une quasi-nécessité pour se faire réélire. Avant Barack Obama en 2012, seul Ronald Reagan avait décroché un deuxième mandat avec un taux de chômage supérieur à 6 %. Tous les autres présidents ayant cherché à se faire réélire alors que le nombre de demandeurs d’emploi dépassait ce seuil ont échoué (Gerald Ford, Jimmy Carter, George W. Bush).
6 % : La promesse de Mitt Romney, l’adversaire de Barack Obama en 2012. En 2011, le républicain Mitt Romney fait d’un taux de chômage de 6 % son cheval de bataille dans la course à l’élection présidentielle de 2012. Il avait assuré qu’en appliquant une politique économique plus libérale, l’économie américaine pourrait créer 11 millions d’emplois nouveaux et ainsi passer sous la barre des 6 % en 2016… Le parti républicain avait, quant à lui, annoncé qu’il fallait viser un taux de chômage de 4 %. Cela a été l’un des principaux points de désaccord entre le candidat républicain et son parti.
6 % : Le pronostic du Congrès en 2012. La commission parlementaire bipartisane du Budget avait également retenu, en 2012, un chômage de 6 % comme étant l’objectif à atteindre en 2016. Cette projection n'anticipait en outre une chute du taux de chômage en deçà des 6 % qu'à partir de 2017 pour finir l'année à 5,5 %.
6 % : Le rêve de Ben Bernanke. En 2013, Ben Bernanke, alors patron de la Réserve fédérale américaine expliquait que le seuil critique pour déterminer son action était un taux de chômage de 6 %. Au dessus de cette barre, il assurait que la Fed continuerait à agir avant tout pour renforcer la croissance économique et faire baisser le nombre de demandeurs d’emploi. En dessous de ce chiffre, la banque centrale américaine serait amenée à ralentir son programme massif de rachats d’actifs qui a permis de maintenir un dollar à un niveau très faible, rendant l’économie américaine plus compétitive et le crédit moins onéreux.