
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré devant son Parlement, mercredi 1er octobre, que la Turquie luttera "énergiquement contre l'État islamique", tout en gardant "comme priorité la chute du régime syrien".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a profité de son discours d’ouverture de la session parlementaire turque, mercredi 1er octobre, pour préciser l’engagement de la Turquie au sein de la coalition internationale en guerre contre l’organisation terroriste État islamique (EI), tout en rappelant que l’objectif premier d’Ankara était le départ du pouvoir du président syrien Bachar al-Assad.
"Nous lutterons énergiquement contre l'État islamique et toutes les organisations terroristes de la région, telle sera toujours notre priorité", a affirmé le chef de l'État, selon le texte de son discours d'ouverture de la session parlementaire.
"Nous garderons également comme priorité la chute du régime syrien, le maintien de l'intégrité territoriale syrienne, et nous encouragerons la mise en place d'un régime constitutionnel, parlementaire qui sera celui de l'ensemble des citoyens", a-t-il ajouté.
La Turquie partage 1 200 km de frontières avec l’Irak et la Syrie et l’avancée de l’EI à proximité de la frontière turco-syrienne a poussé Erdogan à annoncer, le 23 septembre, l’engagement de son pays au sein de la coalition internationale menée par les États-Unis. La libération, le 20 septembre, de 46 de ses ressortissants retenus en otage par le groupe jihadiste avait également aidé à amorcer le revirement de la position turque.
"Retarder le danger de la menace"
Ankara a ainsi déployé des chars et des véhicules blindés sur sa frontière avec la Syrie, tandis que le gouvernement a demandé au Parlement, mardi 30 septembre, de lui donner les pouvoirs lui permettant de lancer des opérations militaires en Syrie et en Irak.
Pour autant, le président turc a pressé la coalition internationale de trouver une solution "durable" contre la menace que représente l’EI. "Les tonnes de bombes qui seront larguées par les airs ne constituent qu'une solution temporaire et ne font que retarder le danger et la menace", a déclaré M. Erdogan. "Nous sommes ouverts à toute coopération mais tout le monde doit savoir que la Turquie n'est pas un pays qui se satisfera de solutions temporaires", a-t-il ajouté.
Le chef d’État turc craint également que l’affaiblissement de l’EI sans stratégie politique globale n’intensifie le militantisme des Kurdes de Turquie qui se battent depuis trois décennies pour davantage d’autonomie.
Avec AFP et Reuters