Grâce à l'intégration de nouvelles données concernant le trafic de drogue et la prostitution, le PIB britannique a augmenté en 2013. Ces activités illégales représentent en effet 0,5 % de la richesse produite dans le pays.
L’Office national des statistiques (ONS) britannique intègre désormais dans le calcul du Produit intérieur brut (PIB) le trafic de drogue et la prostitution. L’apport de ces nouvelles données a ainsi contribué, en 2013, à une augmentation de l’ordre 8,5 milliards de livres (10,9 milliards d'euros) du PIB, estimé au total à environ 1 713 milliards de livres (2 193 milliards d'euros). Selon une porte-parole de l’ONS, interrogé par l’AFP, ces deux activités illégales représentent ainsi environ 0,5 % de la "richesse" produite dans le pays.
Pour mesurer les revenus de la prostitution, les statisticiens ont pris en compte par exemple le coût de la location des lieux de prostitution, les achats de préservatifs ou encore les "vêtements de travail". Pour l’année 2009, ils avaient ainsi estimé, dans un rapport publié au printemps dernier, que le Royaume-Uni comptabilisait 61 000 prostituées, qui facturaient en moyenne 67 livres la passe (86 euros). Pour le trafic de drogue, l’office britannique se base sur la production et la vente de crack, de cocaïne, d'héroïne, de cannabis, d'ecstasy et d'amphétamines.
Ces nouvelles données ont pu être établies grâce aux exigences de l’'institut européen des statistiques, Eurostat. Celui-ci avait donné avait donné jusqu'au mois de septembre aux États membres pour intégrer le trafic de drogue et la prostitution dans leurs statistiques nationales, estimant qu'il s'agissait de transactions commerciales consenties librement.
Certains pays refusent toutefois d’accepter ces nouvelles normes. La Suède estime notamment que "l'achat de services sexuels" est un délit. En ce qui concerne la France, l’Insee ne veut pas comptabiliser la prostitution relevant des réseaux, car selon lui le consentement des prostituées n’est "probablement pas vérifié". L’Institut national de la statistique ajoute que les autres formes de prostitution, cachées derrière d'autres activités, sont déjà comptabilisées dans les statistiques officielles.
L’Insee a par contre tenu compte, dans son Revenu national brut (un indicateur équivalent au PIB, plus les flux de revenus de l'étranger vers la France moins les flux de revenus versés depuis l'hexagone vers l'étranger), du trafic de drogue. Il estime à 2,1 milliards d'euros l'impact sur le RNB des activités liées au seul trafic de stupéfiants.
Avec AFP