
Avigdor Lieberman, le chef de la diplomatie israélienne et leader du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, entame, ce lundi, en Europe, sa première tournée à l'étranger. Elle doit le conduire à Rome, Paris, Berlin et Prague.
AFP - Le chef de la diplomatie israélienne, l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman, entame lundi en Europe sa première tournée à l'étranger pour tenter de rassurer sur les intentions de son gouvernement opposé à la création d'un Etat palestinien.
M. Lieberman, qui a pris ses fonctions le mois dernier, a quitté Israël dimanche soir pour Rome, avant des visites à Paris, Prague et Berlin de mardi à jeudi.
Dans la capitale italienne, il doit avoir des entretiens avec son homologue Franco Frattini et le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.
A Paris, il rencontrera mardi son homologue Bernard Kouchner et sera reçu à la présidence de la République, mais il n'est pas sûr qu'il y rencontrera le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, selon des responsables français.
A Prague, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, M. Lieberman sera reçu par son homologue tchèque Karel Schwarzenberg. A Berlin, il devrait rencontrer le chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier, même si ce rendez-vous n'était pas confirmé dimanche, selon le ministère allemand des Affaires étrangères.
"Le ministre va demander à ses interlocuteurs européens d'accorder du temps à Israël jusqu'à ce que le gouvernement dévoile les grandes lignes de son plan diplomatique", a affirmé à l'AFP un haut responsable de la diplomatie israélienne.
Selon lui, ce programme devrait être présenté par le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors de sa rencontre avec le président américain Barack Obama à Washington prévue à la mi-mai à Washington.
Mais le parti centriste Kadima (opposition) a accusé le gouvernement de "manoeuvres dilatoires", estimant que M. Netanyahu n'avait nul besoin de temps supplémentaire.
En attendant, ce responsable qui a requis l'anonymat a admis des "bruits de fond négatifs en Europe", une allusion aux critiques suscitées par les déclarations de M. Lieberman, le chef d'Israël Beiteinou, un parti ultra-nationaliste.
Le chef de la diplomatie a affirmé qu'Israël n'était pas lié par les négociations relancées fin 2007 à la conférence d'Annapolis, aux Etats-Unis, et censées aboutir à la création d'un Etat palestinien.
"Le plan du gouvernement est basé sur deux principes: la priorité à la sécurité et l'amélioration de la situation économique des Palestiniens", a ajouté ce responsable.
Cette approche a été critiquée par les Etats-Unis et la plupart des pays européens soutenant l'idée de "deux Etats pour deux peuples". L'UE a également refusé de relancer les discussions sur un rehaussement des relations avec l'Etat hébreu, vu l'incertitude sur l'évolution du processus de paix et le refus du nouveau gouvernement israélien de s'engager en faveur d'une solution à deux Etats.
"Le véritable test aura lieu le mois prochain lorsqu'Avigdor Lieberman présentera la politique du gouvernement lors du sommet bi-annuel de l'Association Israël-UE en présence de ses 27 collègues", affirme-t-on aux Affaires étrangères.
Mais avant ce "grand oral", Israël a averti l'Union européenne que son implication dans le processus de paix au Proche-Orient --qu'il a toujours voulu minimale-- risquait d'être remise en cause si elle persistait dans ses critiques.
Le secrétaire général de la présidence française, Claude Guéant, qui recevra M. Lieberman mardi, a jugé une rencontre avec M. Sarkozy possible mais pas certaine.
"Je ne dis pas qu'il y a une condition, mais ce qui serait souhaitable quand même c'est qu'Avigdor Lieberman se rallie aux décisions qui ont été prises par la communauté internationale, c'est la moindre des choses", a-t-il dit.