![Assassinat d'Hervé Gourdel : le point sur l'enquête en Algérie Assassinat d'Hervé Gourdel : le point sur l'enquête en Algérie](/data/posts/2022/07/19/1658240998_Assassinat-d-Herve-Gourdel-le-point-sur-l-enquete-en-Algerie.jpg)
Alors que l’armée algérienne recherche le corps d’Hervé Gourdel et ses assassins affiliés à Jund al-Khilafa, les enquêteurs tentent de comprendre pourquoi ses cinq accompagnateurs l'ont emmené en randonnée dans une zone réputée dangereuse.
Cinq jours après la décapitation d’Hervé Gourdel, l'armée algérienne continue de mener de front plusieurs opérations, notamment en Kabylie, pour retrouver le corps de l'otage français de même que ses assassins affiliés à Jund al-Khilafa ("Soldats du califat"), un groupe jihadiste lié à l’organisation de l’État islamique (EI). France 24 fait le point sur l’avancée de l’enquête.
- Comment les autorités algériennes travaillent-elles sur le terrain ?
Alger ne livre que très peu d’informations sur le déroulement de l'enquête. Comme le rappelle "Le Monde", "les autorités ne communiquent pas sur la conduite des opérations, dirigées par des ‘hauts gradés'".
>> À voir sur France 24 : "La Kabylie est désignée comme terre de terrorisme"
On sait toutefois qu’entre 2 000 et 3 000 hommes sont mobilisés pour effectuer les recherches dans le massif du Djurdjura, en Kabylie, où Hervé Gourdel avait été enlevé dans la soirée du 21 septembre 2014. Selon les médias algériens, la configuration de cette zone montagneuse rendrait la tâche des militaires particulièrement complexe, tant les possibilités de caches sont nombreuses pour les jihadistes.
- En sait-on plus sur les conditions de l'enlèvement ?
Hervé Gourdel a été enlevé le 21 septembre à Aït Ouabane, un village des montagnes du Djurdjura situé à quelque 120 km à l’est d’Alger. Selon le journal arabophone "Al-Ahdath", citant une source proche de l’instruction, le montagnard français et ses cinq accompagnateurs algériens revenaient d’une randonnée dans la forêt de Tikjda, lorsqu’ils ont été arrêtés dans un premier temps à un faux barrage dressé par des hommes armés.
Après les avoir relâchés, ces derniers auraient averti leurs supérieurs de la présence d’un Français dans la région. Toujours selon le quotidien algérien, ce serait le chef du groupe terroriste, l’émir Abdelmalek Gouri, qui aurait rattrapé les randonneurs et les aurait fait descendre de leur véhicule.
Les cinq compagnons algériens d’Hervé Gourdel ont été ensuite retenus par Jund al-Khilafa durant 14 heures, avant d'être relâchés sans l’otage français, a déclaré l'un d'eux à l'AFP.
Après avoir été libérés par leurs ravisseurs, les cinq hommes se sont rendus aux services de sécurité. Placés en garde à vue, ils ont été présentés à un juge d'instruction, qui les a inculpés pour infraction à la législation sur les étrangers et placés sous contrôle judiciaire.
- Que reproche-t-on aux compagnons algériens d’Hervé Gourdel ?
Peu de temps après l’annonce de l’assassinat d’Hervé Gourdel, les enquêteurs ont souhaité faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit ses cinq accompagnateurs à effectuer une randonnée dans le parc national du Djurdjura. D'autant plus que cette zone est réputée dangereuse pour le nombre de groupes armés islamistes qu’ils abritent.
Remis en liberté au début du week-end après six jours de garde à vue à la gendarmerie de Bouira (120 km à l'est d'Alger), les cinq accompagnateurs ont tenu à faire savoir que leur implication dans l'enlèvement du Français était nulle. "Nous n'avons pas été accusés de complicité mais d'avoir hébergé un étranger sans le déclarer", a précisé l’un deux à l’AFP.
Une loi de juin 2008 sur l'entrée, le séjour et la circulation des étrangers en Algérie stipule en effet que "tout logeur professionnel ou ordinaire qui héberge un étranger à quelque titre que ce soit est tenu d'en faire la déclaration au commissariat ou à la brigade de gendarmerie nationale ou à défaut à la commune du bien loué, dans un délai de 24 heures".
Avec AFP