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Le Syndicat national des pilotes de ligne d'Air France a décidé, dimanche, de lever la grève qui affecte la compagnie aérienne depuis 14 jours. Aucun accord avec la direction n'a cependant été trouvé.

Le bras de fer entre les pilotes et la direction d'Air France est fini, du moins en apparence. Le principal syndicat de pilotes d'Air France (SNPL) a annoncé, dimanche 28 septembre, la fin d'une grève record de 14 jours. Ce mouvement de protestation n'aura cependant pas permis de trouver un terrain d'entente avec la direction autour de la filiale low cost Transavia et aura coûté très cher à la compagnie.

"Les conditions du dialogue social ne sont aujourd'hui pas réunies, nous avons décidé de prendre nos responsabilités en levant le mouvement de grève", a affirmé le porte-parole du syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire), Guillaume Schmid, disant vouloir "poursuivre les discussions dans un cadre plus serein".

Une nouvelle réunion débutée samedi soir entre la direction et les pilotes, qui s'est achevée dans la nuit à 04H00 du matin, a "abouti à un texte qui ne nous convient pas", a-t-il précisé.

Air France continuera "à faire progresser son modèle économique"

La compagnie Air France s'est félicitée de la levée de la grève tout en déplorant que les pilotes aient refusé de signer un procotole de fin de conflit "équilibré et raisonnable".

Dans un communiqué, la direction de la compagnie confirme sa décision de poursuivre "sans délai le développement accéléré" de Transavia France. "Cette sortie de conflit renforce la détermination de la compagnie à faire progresser son modèle économique afin de conforter son leadership, dans le cadre d'un dialogue social qu'elle souhaite constructif et responsable. L'intérêt stratégique de l'entreprise doit rester le cap pour tous", déclare-t-elle.

Les pilotes étaient en grève depuis le 15 septembre pour obtenir un contrat unique pour les pilotes d'Air France et de Transavia, la filiale low cost du groupe, devenue un enjeu stratégique. Sans cette condition, les pilotes craignent de voir fondre les avantages du statut Air France au profit du statut Transavia, moins généreux. Or, la direction n'a jamais cédé sur ce point.

Manuel Valls se félicite

Dès l’annonce de la fin de cette grève, le Premier ministre Manuel Valls s’est félicité "de la fermeté du gouvernement" et a estimé qu’Air France devait reprendre au plus vite son développement, notamment au travers de Transavia France, "un atoût indéniable".

Le projet Transavia Europe, auparavant étudié par la compagnie, a lui été abandonné conformément au souhait des pilotes.

Cependant, dans son dernier protocole de "sortie de crise" communiqué vendredi 26 septembre, la direction prévoyait de maintenir l'emploi des pilotes "aux conditions d'exploitation et de rémunération de Transavia France", "afin de garantir la compétitivité de cette dernière ainsi que son développement en complémentarité avec le réseau Air France".

Un plan perçu comme une ultime provocation par les syndicats, qui ont accusé Alexandre de Juniac, le PDG groupe Air France-KLM, détenu à 16 % par l’État, de bloquer personnellement les négociations.

Depuis le début de la grève, la compagnie a alerté sur sa situation devenue "extrêmement délicate", chaque jour de grève lui faisant perdre "20 millions d'euros", soit 280 millions au total.

Retour à la normale à partir du 30 septembre

Le retour à la normale dans les aéroports devrait revenir "progressivement" à la normale à partir du 30 septembre, a annoncé la compagnie Air France. 

"Les vols d'ores et déjà annulés dimanche 28 et lundi 29 septembre resteront annulés. Le retour à la normale s'effectuera progressivement à partir du mardi 30 septembre en raison de contraintes opérationnelles et règlementaires", précise un communiqué.

Avec 54 % de ses pilotes toujours en grève, la compagnie a prévu d'assurer dimanche un peu moins de la moitié (45 %) de ses vols.

Avec AFP