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Les trois jihadistes français présumés mis en examen

Les trois jihadistes présumés, dont le retour rocambolesque avait mis les autorités françaises dans l'embarras, ont été mis en examen, samedi, par un juge antiterroriste. Ils contestent avoir fomenté tout projet terroriste en France.

Les trois jihadistes présumés, qui se sont rendus aux autorités après être rentrés de Syrie sans être inquiétés, ont été mis en examen, samedi 27 septembre, par un juge antiterroriste à Paris pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes", selon l’un des avocats, Me Dunac.

Un magistrat spécialisé devait encore statuer samedi sur leur placement en détention ou leur remise en liberté. Les trois hommes contestent fermement tout projet terroriste en France.

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Le retour rocambolesque des trois hommes, soupçonnés d'appartenir à une cellule jihadiste du sud-ouest de la France, avait mis le gouvernement dans l'embarras. Attendus mardi 23 septembre à Orly après leur expulsion de Turquie, où ils étaient revenus après leur séjour en Syrie, ils ont embarqué dans un autre avion et ont atterri à Marseille sans être inquiétés. Les trois hommes se sont finalement rendus mercredi à la gendarmerie du Caylar (Hérault) et ont été déférés samedi, après trois jours de garde à vue.

"Mon client ne présente pas un danger pour la France"

Selon leurs avocats, les trois hommes ne contestent pas s'être rendus en Syrie mais nient avoir pris part à des combats avec des groupes jihadistes tels que l'organisation de l'État islamique (EI). "Ils se sont aperçus là-bas (en Syrie) que ce n'était pas ce qu'ils pensaient et ont dû prendre la fuite pour rentrer", a expliqué Me Pierre Dunac, qui défend Imad Jjeballi.

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"Mon client trouve légitime qu'on lui demande des explications sur ses pérégrinations en Syrie (...) Mais il ne présente pas un danger pour la France", avait déjà affirmé vendredi l'avocat d'Abdelouahab El-Baghdadi, Pierre Le Bonjour.

"S'il avait quelque chose à se reprocher, il ne signalerait pas son retour en France et il ne se rendrait pas à la gendarmerie", avait-il ajouté.

Information judiciaire plus large

Parmi les trois jihadistes présumés, figurent le beau-frère de Mohamed Merah, Abdelouahab El-Baghdadi, et l'un de ses amis d'enfance, Imad Jjebali, déjà condamné dans une affaire de filière jihadiste vers l'Irak en 2009.

Les trois suspects ont été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en septembre 2013. Dans cette enquête, concentrée sur le sud-ouest, deux hommes de 20 et 29 ans avaient déjà été mis en examen et écroués, soupçonnés de s'être rendus en Syrie.

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Les enquêteurs pensent que d'autres jihadistes, déjà condamnés avec Imad Jjebali en 2009, se sont aussi rendus en Syrie. Plusieurs des suspects gravitaient dans l'entourage de Mohamed Merah et ont appartenu à la filière d'Artigat, du nom d'un village de l'Ariège supposé être leur base de repli.

Avec AFP