Les pilotes d'Air France, en grève depuis le 15 septembre, restent déterminés à imposer leur vue sur la low cost Transavia France, dont ils refusent les conditions de travail. Les négociations avec la direction doivent reprendre dans la journée.
Chez Air France, le mouvement de grève initié par les pilotes il y a douze jours s’enlise, alors que de nouvelles négociations avec la direction, initialement prévues à 15 h et repoussées à 17 h, doivent s’ouvrir ce vendredi 26 septembre. Si le projet low cost Transavia Europe a été abandonné par la direction, les pilotes comptent bien imposer leur vision des choses à leurs dirigeants sur l’avenir de Transavia France, la low cost hexagonale.
"Aucun pilote d'Air France n'acceptera de partir chez Transavia si on lui impose la conclusion d'un nouveau contrat de travail Transavia". Inflexibles, les syndicats n'entendent pas lever leur préavis de grève tant que cette demande sera rejetée. Celui du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL, majoritaire) court jusqu'à mardi 30 septembre inclus. Le Spaf, deuxième syndicat représentatif, s'est aligné vendredi sur cette date, accusant la direction d'être "responsable du pourrissement de la situation".
Ils réclament l'instauration d'un "contrat unique" pour tous les pilotes naviguant au sein du groupe Air France-KLM (dont Transavia est une filiale), proche du modèle actuellement en vigueur chez Air France.
Une exigence "totalement contraire" au projet Transavia France, a tranché le conseil d'administration d'Air France-KLM, réuni jeudi soir, qui a accordé son "plein soutien" à la direction. Impossible, selon elle, de faire du low cost en conservant les règles traditionnelles qui régissent les compagnies classiques.
Concurrencer Ryanair et easyJet
Et le groupe franco-néerlandais, numéro deux européen derrière l'allemand Lufthansa, n'entend pas sacrifier ses ambitions dans le transport aérien à bas coût, où se nichent des "opportunités de croissance" assure le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac.
Son plan stratégique "Perform 2020", qui prendra en janvier le relais du plan de restructuration "Transform 2015", vise à tenter de combler le retard pris face aux deux poids lourds du secteur, Ryanair et easyJet.
Rythme de travail plus élevé, salaires plus bas en fin de carrière et avantages sociaux moindres... Les pilotes d'Air France grévistes redoutent à terme que les conditions de travail de la filiale à bas coût ne deviennent la norme au sein de la maison mère.
S'ils sont prêts à faire quelques concessions, ils réclament cependant un "contrat unique régi par la même organisation syndicale" afin de ne pas scinder le corps des pilotes en deux, explique une source proche du dossier.
Le conflit mené par les pilotes, d'une durée historique, continue fort logiquement de perturber le trafic aérien. La compagnie prévoyait d'assurer près de la moitié des vols (48 %) au niveau national vendredi, un chiffre identique à jeudi.
Les taux d'annulation restent également élevés en région, notamment à Marseille (85 %) et Toulouse (84 %), et à Rennes dans une moindre mesure (25 %).
Avec AFP