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De maigres résultats à l'issue du sommet de l'ONU sur le climat

Les dirigeants mondiaux se sont engagés, mardi, à New York, à redoubler d'efforts face au dérèglement climatique. Mais le Fonds vert de l'ONU n'a pour l'instant récolté que 2,3 milliards de dollars sur un objectif de 10 milliards.

En ouvrant le sommet, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait lancé aux dirigeants mondiaux : "Je vous demande de faire preuve de leadership." Mais les résultats du plus grand rassemblement de chefs d’État pour un sommet consacré au climat depuis 2009 sont assez maigres.

Le Fonds vert de l'ONU, en cours de création pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique, n'a récolté pour l'instant que 2,3 milliards de dollars, a indiqué à l'issue de la réunion le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. C'est très loin de l'objectif, qui est de réunir 10 milliards de dollars d'ici la fin de l'année, et 100 milliards par an à partir de 2020.

Paris va verser 1 milliard de dollars au Fonds vert

Le président François Hollande a annoncé que la France allait verser un milliard de dollars. La France "veut être exemplaire pour doter le 'Fonds vert' (...) et je demande que tous les pays fassent le même effort tout au long des prochains mois", a déclaré le président français. L’Allemagne ne l’avait pas attendu : en juillet, Berlin avait déjà annoncé une contribution d’un milliard de dollars.

À la tribune du sommet, le président Barack Obama a, pour sa part, appelé à conclure un accord "ambitieux" à la conférence de Paris fin 2015, prévue dans quinze mois. Il a promis que les États-Unis, qui ont une "responsabilité particulière", assumeraient leur part du fardeau pour contrer la "menace urgente et croissante du changement climatique".

Ban Ki-moon a aussi indiqué que des banques privées s'étaient engagées à émettre des obligations vertes à hauteur de 20 milliards de dollars et que les assureurs voulaient "doubler leurs investissement verts" d'ici 2015, à 82 milliards de dollars.

La Chine fait le strict minimum

La Chine et l'Inde avaient envoyé à New York des représentants de moindre niveau, ce qui a jeté une ombre sur ce sommet exceptionnel par le nombre et la diversité des participants : 120 chefs d'États et de gouvernement, plus de 200 entreprises et de nombreuses ONG.

Le vice-premier ministre Zhang Gaoli qui représentait la Chine, un des plus gros pollueurs avec l'Inde et les États-Unis, a déclaré que son pays allait "travailler avec d'autres pour construire un avenir meilleur". Mais il a réaffirmé que les pays industrialisés devaient "respecter leur obligation de soutenir financièrement et par leur technologie les pays en développement".

Les ONG écologistes mitigées

Sans surprise le sommet a rapidement suscité des réactions mitigées, provenant notamment des associations écologistes. Pour Oxfam-France, le milliard annoncé par François Hollande "est un timide premier pas qui risque d'être insuffisant" et "trop de questions restent en suspens sur le détail" de l'annonce française.

Greenpeace estime malgré tout que cette annonce est "un signal important de soutien aux pays les plus vulnérables" mais regrette cependant que "les détails restent flous". L'organisation écologiste a déploré aussi que "l'administration Obama continue de permettre à l'industrie de prospecter et d'exploiter charbon, pétrole et gaz sur le domaine public". "Nous saluons les engagements pris par la France et d'autres mais ils restent largement insuffisants", a commenté de son côté ActionAid USA.

Avec AFP