La presse française revient largement sur le retour sur le devant de la scène politique de Nicolas Sarkozy.

L’ex-président joue une nouvelle partition: il a mûri, dit-il, , pris du «recul», ces deux dernières années. La presse française, elle, n’est pas convaincue. 20 minutes évoque «un homme «com» neuf», qui suivrait jusqu’à présent un plan de communication savamment orchestré.

Pour le Parisien, «c’est bien lui!» - Sarkozy «le boxeur», qui pose en rassembleur, mais reste offensif à l’égard de ses adversaires, Hollande en tête. Sarkozy n’a pas changé, mais est-ce vraiment un «obstacle»?, s’interroge le journal.

«En grattant le nouveau Sarkozy du 20 heures, on retrouve l’ancien»: le Huffington Post a un nouveau jeu à gratter, le «sark-o-tac». «Il n’aura pas fallu longtemps sous le vernis pour retrouver le Sarkozy pugnace, parfois agressif et cassant, pinaillant sur la formulation des questions et jouant de l’esquive».

Sarkozy aurait incarné hier soir tour à tour deux personnages, «le loup et l’agneau», d’après le Monde. L’agneau mu par «l’amour» porté à son pays, dévoré par le loup : «ce n’est pas une affaire de tempérament, c’est un problème de positionnement; les contradictions qui accompagnent (ce) retour  sont si fortes que Sarkozy est dans l’impossibilité de camper le recours qu’il rêverait d’être».

La course d’obstacles ne fait que commencer: adoucir son image, résister aux affaires, dominer ses concurrents à l’UMP – «défis» relevés par l’Opinion.

L’annonce de ce retour semble avoir incité François Fillon et Alain Juppé à réaffirmer leur détermination. La «bataille» de 2017 est «lancée», titre le Figaro, qui veut croire terminé «un chapitre peu glorieux de l’histoire de la droite française».

Finie la guerre à l’UMP ? Libération en doute: la «droite (est) en guerre», titre le journal, qui rappelle que ni Juppé, ni Fillon, ni Le Maire ni Bayrou, ne semblent «impressionnés» par l’entrée en lice de l’ex-président. «Les temps ont changé. (Ses) concurrents ne sont plus les faire-valoir résignés d’il y a dix ans et sa personnalité ou son talent politique ne suffisent plus à faire un programme».

Pour l’Humanité, si l’ex-président pourrait obtenir sa «revanche», c’est surtout à cause de «l’échec» de Hollande. Le journal voit dans le retour de Sarkozy le «symptôme d’une démocratie malade», une «mise en scène sacrificielle», à laquelle «l’échec de la politique de Hollande et son entêtement à rester dans les clous austéritaires, a offert une fenêtre de tir inespérée».

D’après la Croix, «l’entrée en piste de Sarkozy» mettrait surtout en lumière «une caractéristique propre à la vie politique française: l’extraordinaire longévité des figures de proue des grands partis et leur propension à revenir dans la partie en dépit des échecs et des défaites».

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