Les pilotes d'Air France ne veulent pas de l"'ultime" proposition d'Alexandre de Juniac, PDG de la compagnie aérienne française. Dans un entretien accordé, lundi 22 septembre, au quotidien "Le Monde", il avait proposé de reporter le projet de création de la filiale low-cost d'Air France, Transavia Europe, était reportée jusqu'à décembre 2014. Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) lui a donc opposé une fin de non recevoir.

"Une telle provocation, après huit jours de grève et d'alertes sur les menaces d'externalisation et de délocalisation qui pèsent sur les emplois pilote de droit français, est inacceptable", a assuré le syndicat dans un communiqué.

La grève des pilotes, entamée le 15 septembre, et entre dans sa deuxième semaine et pourrait donc encore durer. Le personnel d'Air France proteste contre la stratégie de développement de la filiale à bas coûts, notamment contre l'ouverture de trois nouvelles "bases" en dehors de la France et des Pays-Bas l'an prochain, et réclament un contrat de travail unique quelle que soit la compagnie.

Parts de marché

Le PDG d'Air France espérait, avec sa proposition, obtenir un nouveau délai pour trouver un accord avec les syndicats. "La grève nous coûte de 15 à 20 millions d'euros par jour. Avec ce que l'on a déjà perdu, on aurait pu acheter quatre avions moyen-courriers. Il est urgent d'en sortir", a assuré Alexandre de Juniac dans "Le Monde".

Il ne s'agit pas seulement d'argent, mais aussi, potentiellement, de parts de marché. "On peut se demander si Air France ne va pas finir par perdre du terrain en Europe parce que des clients vont commencer à se tourner vers la concurrence", a souligné Jean-Claude Delarue, président de la Fédération des usagers des transports.

Au début de la deuxième semaine du mouvement, 65 % des pilotes d'Air France était en grève et la direction prévoyait que seul 41 % des vols pourraient être assuré.

Avec Reuters