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Face à l'avancée de l'organisation de l'État islamique en Syrie, les réfugiés continuent, depuis vendredi, d'affluer par dizaines de milliers en Turquie. Parmi eux, plus de 100 000 Kurdes. Nos envoyés spéciaux sont allés à leur rencontre.

Plus de 100 000 Kurdes de Syrie sont arrivés en Turquie ces derniers jours, fuyant la poussée des jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) dans le nord-est de la Syrie, a annoncé lundi 22 septembre le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). "Plus de 130 000 Kurdes de Syrie fuyant l'État islamique se sont réfugiés en Turquie", a confirmé le vice-Premier ministre turc.

Depuis vendredi, Ankara a ouvert ses frontières aux réfugiés syriens qui, dès la veille, avaient commencé à quitter le secteur d’Aïn al-Arab (Kobané en langue kurde), assiégé par les combattants de l'EI. Cette localité, troisième agglomération kurde de Syrie, était "totalement assiégée", dimanche 21 septembre, par les jihadistes ultra-radicaux, qui cherchent à renforcer leur contrôle sur une large portion de la frontière entre la Syrie et la Turquie.

Alors que les violences se poursuivent en Syrie voisine, le HCR, qui doit établir deux nouveaux camps de réfugiés, a évoqué, samedi, l’arrivée possible de "centaines de milliers" de personnes.

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Selon Fatma Kizilboga, envoyée spéciale de France 24 dans la région, les autorités turques sont désormais clairement débordées et tous les centres d’accueil sont saturés. "Les Kurdes de Syrie qui ont trouvé refuge ici observent attentivement les jihadistes qui ont pris le contrôle de leur village. Ils demandent désormais une action de la communauté internationale qui leur permettrait de rentrer chez eux", explique-t-elle.

Pour contrôler l’afflux des réfugiés, des centaines de policiers turcs ont été appelés en renfort dans la région, afin de gérer une situation qui risque de s’aggraver. Des affrontements ont éclaté, dimanche, près de la frontière entre les forces de sécurité turques et des centaines de jeunes Kurdes, qui manifestaient leur soutien aux déplacés. Les gendarmes et la police ont fait usage de grenades lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants, puis ont fermé la plupart des points de passages du secteur, dont un était utilisé par les combattants kurdes se rendant en Syrie.

Le PKK appelle les Kurdes de Turquie à combattre l’EI en Syrie

Face à cette situation, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a appelé, lundi, les Kurdes de Turquie à combattre les jihadistes en Syrie, a rapporté l'agence prokurde Firat. "Le jour de gloire et d'honneur est arrivé. Il n'existe plus aucune limite dans la résistance", écrit le mouvement armé kurde de Turquie dans un communiqué qui parle de "mobilisation". "Nous appelons notre peuple tout entier ainsi que nos amis à augmenter leur résistance au Kurdistan et à Kobané", souligne le PKK.

Dans des déclarations faites à une télévision belge, rapportées par l'agence Firat, un dirigeant du PKK, Dursun Kalkan, a appelé "tous les Kurdes à réunir leurs forces" pour combattre les extrémistes de l’organisation de l’État Islamique. "La jeunesse kurde surtout, les femmes, doivent contrecarrer ces attaques", a-t-il indiqué, en accusant la Turquie de "collaboration" avec l'EI et d'avoir des visées territoriales en Irak et en Syrie.

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La Turquie continue à démentir tout soutien aux jihadistes qui ont retenu en otage 46 de ses citoyens dans le nord de l'Irak pendant plus de trois mois, avant de les libérer samedi.

Avec AFP

Tags: Syrie, Turquie, Kurdes,