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De Paris à New York, les défenseurs du climat se mobilisent

Des manifestations ont eu lieu à Paris, New York, Londres, Berlin, Rio ou encore Melbourne, dimanche, pour défendre la lutte contre le réchauffement climatique à quelques jours d'un sommet de l'ONU sur la question.

À deux jours du sommet de l'ONU sur le climat, qui doit se tenir mardi 23 septembre, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans le monde entier dimanche "pour le climat", avec un défilé historique à New York, dans le but de faire pression sur le sommet de l'ONU mardi consacré au changement climatique.

Avec fanfares et fleurs géantes, des dizaines de milliers de personnes, célébrités, hommes politiques, militants, étudiants ou Américains ordinaires, ont convergé dimanche à New York pour une grande "Marche du peuple pour le climat", qui se voulait la plus importante de l'histoire.

Dans la capitale française, la marche, organisée par plusieurs acteurs de la société civile, a réuni près de 5000 personnes qui sont parties à 14h00 de la place de la République. Nicolas Hulot, envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète, a pris la parole sur une scène installée devant l'Hôtel de ville, sur laquelle figurait la banderole "Paris marche pour le climat".

"Hier, on pouvait dire qu'on ne savait pas. Aujourd'hui, on sait. Le changement (climatique) est déjà en marche", a notamment déclaré Nicolas Hulot, qui la veille avait sonné "la mobilisation générale" dans les colonnes du Parisien.  "Malgré les scepticismes, ne nous résignons pas et votre présence redonne de l'espoir au moment où les chefs d'Etat se retrouvent à New York. C'est la famille humaine qui se retrouve et demande à sortir de cette économie carbone et demande à passer d'une mondialisation de compétition à une mondialisation de coopération", a-t-il déclaré.

Un sommet de l'ONU pour faire du climat une priorité

La réunion de l’ONU est censée encourager les États à s'engager avant la grande conférence de Paris fin 2015. Ce sommet est "une fenêtre qui s'ouvre, pour mobiliser les citoyens, on est en train de relancer la machine", explique Sébastien Blavier, chargé des questions nucléaires à Greenpeace France.

Il y a cinq ans, l'échec de la conférence de Copenhague et l'incapacité des États à s'entendre sur les objectifs espérés de réduction des émissions de gaz à effet de serre avaient laissé les militants désemparés. Mais le temps est venu de faire repasser le sujet climat en tête des priorités, préviennent-ils.

Actions au niveau national

Dans le même contexte, des ONG ont été reçues, samedi matin, à l'Élysée par François Hollande. Depuis la conférence de Copenhague en 2009, nombre d’acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique ont revu leurs attentes et leurs stratégies, désormais moins concentrées sur les grandes arènes internationales, mais resserrées au niveau national, voire local, aidé en cela par l'essor des réseaux sociaux.

"Des leçons ont été tirées, notamment la clé du changement est aussi au niveau national", analyse Greenpeace France, qui s'intéresse aux engagements de Paris en matière de transition énergétique. "Il y a tout un faisceau d'actions à différents niveaux", précise-t-il.

À Londres, Mark Kenber, président du Climate Group explique la démarche : "Il s'agit de faire comprendre que le climat est un enjeu essentiel. Parce qu'il amplifie les problèmes, parce que beaucoup de conflits sont liés au climat et à l'énergie et parce qu'il demande une réponse urgente", si l'on veut encore parvenir à limiter à 2°C l'augmentation de la température en 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle. Pour lui, le moment s'y prête: "On sort peu à peu de la récession, et les preuves et la science sont chaque jour plus solides."

Avec AFP