Pour tenter de juguler l'épidémie d'Ebola qui frappe la Sierra Leone, les autorités ont assigné la population à domicile pendant trois jours, à compter de ce vendredi. Une campagne se sensibilisation est menée auprès de 1,5 million de foyers.
Face à la gravité de l’épidémie d’Ebola en Sierra Leone, les autorités nationales ont agi : les six millions d'habitants du pays ont été assignés à résidence dès ce vendredi 19 septembre pour une campagne de porte-à-porte qui doit durer trois jours.
Près de 30 000 volontaires sont mobilisés pour rendre visite à 1,5 million de foyers. Leur mission : distribuer à chaque foyer un savon, transmettre des informations sur Ebola et installer des comités de veille, sans entrer dans les maisons. Les volontaires doivent également prévenir les services spécialisés s'ils découvrent des malades ou des morts. Les autorités s’attendent déjà à une augmentation des cas recensés (1 673 déjà, dont 562 morts) et elles ont prévu des lits supplémentaires dans les hôpitaux.
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La population n’est autorisée à sortir que pour des nécessités essentielles, comme chercher de l'eau, ou aller prier après 18h. À Freetown, la capitale, quelque 2 000 policiers ont été mobilisés pour s’assurer que la consigne soit respectée.
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Informer : une nécessité vitale
Le président Ernest Bai Koroma a appellé la population à se prêter au jeu. "Cette campagne de trois jours ne va pas mettre un terme à elle seule à l'épidémie d'Ebola, mais si tout le monde suit les recommandations des équipes de sensibilisation, elle contribuera beaucoup à inverser la tendance d'accélération de la transmission", a-t-il assuré.
Mais certains spécialistes de santé publique redoutent que ces mesures coercitives ne sapent une confiance déjà fragile entre populations et professionnels de santé. En Guinée voisine, huit responsables locaux et journalistes guinéens en mission de sensibilisation ont été retrouvés morts, tués par des villageois.
"Ces crimes sont d'autant plus regrettables qu'ils interviennent au moment où la communauté internationale se mobilise pour accompagner les pays affectés dans leur lutte" contre l'épidémie, a souligné le gouvernement guinéen.
La communauté internationale mobilisée
La mobilisation internationale a franchi un palier, avec l'adoption jeudi par le Conseil de sécurité d'une résolution unanime qualifiant l'épidémie de "menace pour la paix et la sécurité internationales", une première pour une urgence sanitaire.
Selon la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Margaret Chan, il s'agit "du plus grand défi jamais relevé par l'ONU et ses agences en temps de paix".
L’ONU, qui estime avoir besoin de près d'un milliard de dollars sur six mois, a appelé "à fournir une assistance et des ressources d'urgence" aux pays affectés. Avec le Liberia et la Guinée, la Sierra Leone est l'un des trois pays les plus durement frappés par l'épidémie, qui a fait 2 630 morts depuis le début de l'année.
Avec AFP