logo

Ebola : la Française contaminée bientôt rapatriée à Paris

La coopérante française de Médecins sans frontières, qui a été contaminée par le virus Ebola au Liberia, sera traitée à l’hôpital militaire de Bégin, à Saint-Mandé, a-t-on appris jeudi. MSF a déploré des retards dans le rapatriement de la malade.

La France s'apprête à accueillir son premier patient atteint d'Ebola, une Française qui travaillait pour Médecins sans frontières (MSF), contaminée par le virus au Liberia. La malade, qui se trouve toujours à Monrovia, sera hospitalisée dès son rapatriement à Paris à l'hôpital militaire Bégin, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), a annoncé jeudi 18 septembre le service de santé des armées.

"L'hôpital Bégin est équipé de deux chambres à pression négative, susceptibles d'accueillir des patients atteints du virus Ebola", a précisé le médecin-chef des armées, Chantal Roche.

Plus tôt dans la journée, le président de MSF France, Mego Terzian, avait indiqué sur France Inter que la malade pourrait être rapatriée à Paris dès jeudi.

Retards dans l’évacuation

Lors d’une conférence de presse organisée à la mi-journée à Paris, MSF a déploré que l'évacuation de la patiente, dont ni l’âge ni l’identité n'ont été précisés, ait pris deux jours après la confirmation de sa contamination. L'ONG a également précisé qu’elle avait dû solliciter, à ses frais, un avion privé américain pour procéder au rapatriement. Cet avion médicalisé, appartenant à une compagnie privée, doit décoller des États-Unis, d’où le temps perdu, a ajouté MSF.

"Quand vous voyez 42 heures à partir du moment où un cas est confirmé pour être rapatrié, c'est trop long", a dit Brice de le Vingne, directeur des opérations de MSF. "Ce qu'on demande, c'est un avion médicalisé capable de prendre en charge un cas Ebola, qui soit localisé dans la région, en Guinée, Sierra Leone ou au Liberia […] On ne l'a toujours pas obtenu", a-t-il insisté. "Il y a des discussions qui sont en cours, mais elles n'ont pas encore délivré de solution pratique, immédiate, efficace."

Mercredi soir, les ministères des Affaires étrangères et de la Santé avaient pourtant indiqué, dans un communiqué conjoint, que la malade serait rapatriée "dans des conditions de sécurité maximale, dans un avion médicalisé dédié". "Les conditions de transport et d'hospitalisation vont strictement respecter toutes les recommandations internationales pour éviter toute contamination d'une tierce personne", avaient-ils assuré.

Cette femme a été placée mardi dans un centre d'isolement de l'organisation au Liberia, dès l'apparition des premiers symptômes. Les tests de laboratoire ont confirmé une infection au virus d'Ebola, contre lequel il n'existe pour l'instant aucun traitement, ni vaccin homologué.

La France se prépare depuis plusieurs semaines à faire face à des cas d'Ebola et a habilité une série d'hôpitaux référents, tant à Paris et en province, pour prendre d'éventuels patients en charge. Cette épidémie est la plus grave depuis l'apparition du virus en Afrique en 1976.

Avec AFP et Reuters