
Les ventes de voitures ont chuté de 34,4 % en avril aux États-Unis, leur plus bas niveau depuis près de 30 ans. Malgré ces mauvais résultats, certains dirigeants affirment distinguer des signes de stabilisation du marché.
Reuters - Les ventes automobiles ont chuté de 34,4% en avril aux Etats-Unis, pour toucher leur plus bas niveau depuis près de 30 ans, selon les chiffres publiés vendredi par les constructeurs au lendemain du dépôt de bilan de Chrysler.
Le consommateur américain a été déstabilisé par les discussions autour d'une éventuelle mise en faillite de Chrysler et General Motors, ont indiqué les professionnels. Ce qui explique que les chiffres publiés aient été encore plus mauvais que prévu.
"A l'évidence, l'incertitude, les rumeurs de faillites, ont affecté le secteur dans son ensemble", a déclaré l'analyste en chef des ventes de GM, Mike DiGiovanni lors d'une téléconférence.
Au total, les ventes sont ressorties à un taux annuel ajusté des variations saisonnières de 9,32 millions en avril, selon Autodata Corp, sous les 9,8 millions attendues par le marché.
Ce taux annualisé est très suivi en tant qu'indicateur de l'activité économique. Il s'agit du 18e mois consécutif de baisse en rythme annuel. En mars, ce chiffre était ressorti à 9,86 millions d'unités.
Chrysler, qui a cessé sa production vendredi au premier jour de l'audience devant le tribunal des faillites, a fait état d'une chute de 48% ses ventes.
Toyota a affiché sa deuxième plus mauvaise performance avec une chute de 42% de ses ventes, suivi par Nissan dont le recul se chiffre à 38%.
Les ventes de Ford ont reculé de près de 32% et celle de sa filiale suédoise Volvo de 37%. GM, qui survit grâce à 15,4 milliards de dollars de prêts publics, a vu ses ventes baisser de 34%. Celles de Honda ont reculé de 25%.
Toutefois, certains dirigeants ont dit voir les signes de stabilisation du marché.
"Certes les ventes d'avril n'ont pas de quoi réjouir mais il y a des signes que la contraction des ventes approche de la fin", a déclaré Bob Carter, directeur général de la marque principale de Toyota aux Etats-Unis.
D'autres se sont montrés plus prudents.
"Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit qui puisse être caractérisé comme une reprise", a déclaré l'analyste automobile de Frost & Sullivan, Stephen Spivey. "Ceux à qui j'ai parlé n'attendent pas de rebond jusqu'à l'année prochaine".
"Nous continuons à travailler dans un environnement économique très difficile", a déclaré Ken Czubay, un des responsables de Ford.
Mais des responsables de Ford ont souligné que l'économie américaine semblait avoir touché le fond. Ils sont souligné la hausse du moral des ménages.
"A ce stade, le moindre signe que la situation n'empire pas (...) est une raison d'être optimiste", commente Jessica Caldwell, analyste chez Edmunds.com.
Les ventes automobiles représentent en général un cinquième des ventes au détail aux Etats-Unis et représentent un des premiers indicateurs de la demande consommatrice chaque mois.