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Le Premier ministre sollicite, mardi, un vote de confiance des députés pour la deuxième fois en cinq mois. En quête d’une nouvelle légitimité après la crise gouvernementale de la rentrée, Manuel Valls pourrait n’obtenir qu’une courte majorité.

Cinq mois après avoir obtenu la confiance de l'Assemblée nationale, Manuel Valls répète l'exercice, mardi 16 septembre, pour reprendre la main après une rentrée catastrophique. Cette fois, avec le risque de n'obtenir qu'une majorité étriquée.

Le Premier ministre, qui s'exprimera à 15 heures devant les députés, avant un vote en fin d'après-midi, oscille entre dramatisation de l'enjeu pour mobiliser le gros des troupes socialistes, marginalisation des "frondeurs" et message de sérénité et de volontarisme.

La veille, il a affirmé qu'il assurerait sa mission de chef de gouvernement "jusqu'au bout", avant de dénoncer le manque de "sérieux" dans les propos rapportés par le journal "Le Monde". Selon le quotidien du soir, Manuel Valls a affirmé que "ce serait foutu" sans une inversion de la situation en France d'ici trois à six mois. Des propos alarmistes qui rejoignaient sa phrase, celle-là pleinement assumée, prononcée le 7 septembre en Italie : "Le FN est aux portes du pouvoir".

C'est d'ailleurs la gravité de la situation - crise gouvernementale fin août, indicateurs économiques dans le rouge, chômage au plus haut, brûlot de Valérie Trierweiller, affaire Thévenoud, sondages défavorables - qui l'a amené à rechercher une nouvelle légitimité auprès des députés, alors que la Constitution ne l'y obligeait pas.

Mais maintenant que le processus est enclenché, la même Constitution prévoit que s'il n'obtient pas la confiance, il doit démissionner. Une hypothèse très peu probable mais à ne pas exclure.

Le risque d’abstention des socialistes frondeurs

Lors de sa première déclaration de politique générale, le 8 avril, Manuel Valls avait obtenu une large majorité : 306 voix pour, 239 contre, 26 abstentions et six députés ne prenant pas part au vote.

Le groupe socialiste, après l'expulsion de Thomas Thévenoud, compte 289 membres et apparentés, soit exactement la majorité absolue des 577 députés. Mais ce chiffre n'a pas grande signification, car il faut y ajouter les radicaux de gauche et des élus divers-gauche... et retrancher les socialistes frondeurs.

Si seulement onze députés socialistes de l'aile gauche du PS s'étaient abstenus le 8 avril, cette fois, les socialistes frondeurs - 30 à 40 députés - ont annoncé s'orienter vers une abstention. Tout comme les trois députés chevènementistes, apparentés au groupe socialiste, alors qu'ils avaient voté en faveur du gouvernement en avril dernier.

Et les 18 écologistes, dont la majorité avait voté pour en avril, ne choisiront mardi qu'au dernier moment entre les trois options.

Pour que Manuel Valls soit en danger, il faudrait qu'au moins une dizaine de députés écologistes se joignent à l'UMP, l'UDI, Front de gauche et à quelques non-inscrits pour rejeter la confiance, et que le nombre d'abstentionnistes de gauche dépasse la cinquantaine.

En tout état de cause, le score qu'obtiendra le chef du gouvernement sera bien inférieur à celui réalisé il y a cinq mois.

Avec AFP