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"Noir c'est noir"

Presse française, jeudi 11 septembre 2014. Au menu de cette revue de presse, l’annonce des chiffres du déficit public pour cette année et l’année prochaine. L’ampleur du dérapage suscite une nouvelle salve de critiques à l’égard de François Hollande, plus que jamais contesté.

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A la Une de la presse française, ce matin, l’annonce par Michel Sapin des chiffres du déficit public pour cette année et l’année prochaine: 4,4, et 4,3 %.
C’est un dérapage bien au-delà des prévisions du gouvernement. L’ampleur des chiffres annoncés agit comme un nouveau coup de tonnerre dans un ciel déjà bien sombre. Le Figaro dénonce le «naufrage» de François Hollande, capitaine d’un «bateau ivre» - image convoquée une énième fois pour étriller ce président qui «en à peine un demi-mandat, a littéralement envoyé la France dans le décor».
«Hollande (est) dans le rouge», confirme Libération, à l’unisson du Figaro pour le constat, à l’exact opposé pour ce qui est du remède: ces mauvais chiffres, estime le journal, «confortent les opposants à la politique économique du gouvernement, et notamment les «frondeurs» du PS. Le gouvernement martèle qu’il va poursuivre ses efforts, engager de nouvelles réformes et tailler dans les dépenses: «on ne change pas une politique qui perd», cingle Libé, qui explique qu’il ne peut de toute façon «pas changer de ligne sous peine de perdre le peu de crédibilité qu’il lui reste»: «le voilà donc dans une impasse».
Le gouvernement ne parvient pas à juguler les déficits, malgré des hausses d’impôt assez considérables pour nombre de contribuables français. D’après le Parisien, l’augmentation serait telle, que beaucoup d’entre eux se demandent comment ils vont pouvoir payer les sommes réclamées. Le journal dénonce une «overdose fiscale». «Jamais le terme «douloureuse» n’a été aussi approprié».
Si elle mécontente les Français, la révision des déficits par Bercy agace aussi passablement Bruxelles. Ce dérapage rend impossible pour la France d’honorer ses engagements en 2015, rappellent les Echos, qui s’inquiètent du «discrédit français». Paradoxe, ou ironie de l’affaire, c’est Pierre Moscovici, l’ancien ministre français de l’Economie et nouveau Commissaire européen aux Affaires économiques, qui sera chargé de veiller à ce que la France tienne ses promesses. Dans un entretien assez acrobatique, il reconnaît qu’«il faudra que la France résolve ses problèmes de finances publiques», mais qu’il y a «plus important: la croissance et l’emploi».
La croissance et l’emploi que l’Humanité accuse le gouvernement de sacrifier. L’engagement à poursuivre les réformes démarche reviendrait à «se plier aux injonctions de Bruxelles»:«François Hollande ne renégocie pas, il capitule».
Impopularité abyssale, fronde socialiste, grogne fiscale, agacement de Bruxelles, critiques venues de droite comme de gauche: dans un entretien accordé au Nouvel Observateur, le président fait savoir qu’«aucun sondage, aucun remous politique ne (le) fera partir». Hollande évoque aussi le livre de son ex-compagne, Valérie Trierweiler: «Ce que je vis en ce moment n’est pas agréable, mais que voulez-vous? Que j’aille pleurer sur mon sort devant les Français, que je pleurniche? Je ne suis ni un démagogue ni un comédien». Oui, reconnaît-il, les accusations de mépris envers les pauvres, un «mensonge», l’ont «blessé»: «c’est un coup porté à ma vie tout entière» .
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