L'armée israélienne a ouvert cinq enquêtes concernant de possibles bavures envers les civils de Gaza, durant l'opération "Bordure protectrice", a annoncé Tsahal mercredi. L'une d'entre elles portent sur la mort de quatre enfants le 16 juillet.
L’ONU et les ONG ont souvent pointé du doigt les agissements de l’armée israélienne pendant la dernière guerre à Gaza, du 8 juillet au 26 août. Cette fois-ci, c’est Tsahal elle-même qui a ouvert plusieurs enquêtes sur de possibles bavures.
Un responsable militaire israélien a en effet fait part, mercredi 10 septembre, de l’ouverture de cinq enquêtes sur un possible usage disproportionné de la force envers des civils palestiniens. Tsahal s'est engagée à examiner "toute allégation crédible de mauvaise conduite", a-t-il assuré.
Deux enquêtes concernent le bombardement, le 24 juillet, d'une école de l'ONU servant de refuge aux Gazaouis (il y avait eu 15 morts) ainsi que sur un bombardement sur une plage au nord de Gaza ayant coûté la vie à quatre enfants.
Mort de civils, maltraitance, vols...
Trois autres enquêtes portent sur la mort d'une femme devant sa maison, alors qu'elle avait coordonné son départ de chez elle avec l'armée israélienne, sur des maltraitances sur un prisonnier et sur des vols commis par un soldat dans une maison palestinienne.
La commission chargée d'enquêter a été mise en place, en prévention, dès le début de l'opération baptisée par l'armée "Bordure Protectrice". Quatre-vingt-quinze dossiers ont été signalés à la commission et 50 incidents doivent encore être examinés, a précisé un communiqué militaire.
"Dans un conflit armé, la mort de civils n'implique pas forcément une bavure. Donc, quand nous recevons ces plaintes (...) nous devons les replacer dans un contexte plus large avant de décider si nous ouvrons ou non une enquête criminelle", a nuancé le responsable militaire.
Les ONG méfiantes
Mais pour l'ONG israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem, ces enquêtes ne sont pas crédibles, et ce pour trois raisons : l'impossibilité de l'armée d'enquêter au plus haut échelon militaire et politique, l'ambiguïté du procureur militaire qui a aussi un rôle de conseiller pendant les combats, et l'impossibilité de recueillir des preuves directes par manque d'accès au terrain.
Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a pour sa part créé une commission chargée d'enquêter sur "toutes les violations de la loi humanitaire internationale et des lois internationales sur les droits de l'Homme" dans les Territoires palestiniens, "en particulier dans la bande de Gaza occupée" durant le conflit.
La guerre a fait plus de 2 140 morts Palestiniens, en majorité des civils, selon les secours palestiniens. Côté israélien, 67 soldats et six civils ont été tués.
Avec AFP