Depuis la rentrée scolaire, les établissements publics américains ont banni sodas et chips de leurs distributeurs pour y proposer des barres céréales et de l'eau. De nombreux élèves s'insurgent sur Twitter sous le hashtag #Bringbackoursnack.
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— Taylor Lutz (@TtimeLutz) 28 Août 2014La rentrée scolaire a manifestement été indigeste pour de nombreux élèves américains. Ces dernières semaines, ils ont découvert avec dépit que les distributeurs automatiques avaient troqué leurs habituels sodas, barres chocolatées ou autres paquets de chips pour des barres céréales, des yaourts et des bouteilles d'eau.
Autant dire que c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour des adolescents déjà confrontés à une révolution diététique de leurs plateaux repas. Depuis 2011, les cantines ont réduit le taux de sel, de sucre et de graisse dans les plats et introduit plus de fruits et légumes dans leur menu.
Révoltés, les jeunes amoureux de la junkfood déversent leur colère sur Twitter sous le hashtag #BringBackOurSnacks (rendez-nous nos snacks), en référence à la campagne #BringBackOurGirls concernant l'enlèvement de 200 lycéennes nigérianes par le groupe islamiste armé Boko Haram en avril dernier. "Voici mon repas.... ça me donne envie de mourir", écrit sur son compte Aly Fuller, qui joint une photo de son plateau repas : un petit sandwich, un fruit et une bouteille d'eau. Une autre élève raconte avoir jeûné toute la journée pour manger des nuggets à la maison.
Un enfant sur trois souffre d'obésité aux États-Unis
Kids are sick of @MichelleObama’s #NutritionNannies #BringBackOurSnacks http://t.co/kehNR3mJzP
— Cong. Tim Huelskamp (@CongHuelskamp) 28 Août 2014Certains n'hésitent pas à s'en prendre à la First Lady ("Merci@MichelleObama pour ce repas infecte"), à l'origine de la loi "Healthy, hunger-free kids act" ("pour des enfants en bonne santé et jamais affamés") votée dans la cadre de la lutte contre l'obésité. Aujourd'hui, un enfant sur trois est en surpoids ou souffre d'obésité aux États-Unis, affirme le rapport annuel de l'organisation Trust for America's Health.
Les élèves, qui réclament le retour de la junkfood à l'école, sont également soutenus par les républicains. Ils se sont immiscés dans le débat sur Twitter pour dénoncer "une atteinte à la liberté d'expression". En 2010, ils s'étaient déjà dressés contre le vote de la loi et avaient réussi à faire reculer les législateurs sur un point : la pizza reste au menu dans les cantines invoquant le principe qu'elle reste un légume à part entière car elle contient de la sauce tomate.
Reste que la révolte contre le manger sain ne se réduit pas à la Twittosphère. Aujourd'hui, les médias américains estiment qu'un million d'élèves ont arrêté de se nourrir à la cantine. Pour expliquer une telle résistance, les nutritionnistes évoquent une raison : la dépendance à la malbouffe. Des études récentes ont révélé que le sucre pouvait être aussi addictif que la drogue.