
À l'issue d'une conversation téléphonique, les présidents russe et ukrainien ont annoncé qu’ils partageaient leur vision sur un plan de sortie de la crise dans l’est de l’Ukraine.
Le règlement d’un cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine s’annonce complexe mais Moscou et Kiev laissent planer une petite lueur d’espoir sur une éventuelle sortie de crise. Mercredi 3 septembre, à l’issue d’une conversation téléphonique entre les présidents russe et ukrainien, le Kremlin a fait savoir que "les points de vue des deux chefs d’État coïncid(ai)ent largement sur de possibles moyens de sortir de cette grave situation de crise".
Le dialogue reste cependant complexe entre les deux États. En témoigne la confusion qui a suivi la conversation téléphonique entre Vladimir Poutine et Petro Porochenko. La présidence ukrainienne a d’abord diffusé un communiqué sans équivoque : "Un accord a été conclu sur un cessez-le-feu permanent dans le Donbass à la suite de la conversation", indiquait-il.
Moins d’une heure après, le Kremlin a démenti cette information "La Russie ne peut physiquement conclure un cessez-le-feu", a affirmé Dmitri Peskov le porte-parole du Kremlin, après les déclarations de Kiev. Et pour cause : d’après Moscou, la Russie n'est pas partie prenante au conflit entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes du Donbass, la grande région minière de l'est ukrainien. Mais le porte-parole du président russe a précisé que les deux chefs d’États "partagaient la même vision" sur une sortie de crise.
Plus de 4 000 soldats russes en manœuvre
Ces déclarations n’ont pas provoqué l’enthousiasme du président des États-Unis Barack Obama, qui s'est montré prudent. "Il est trop tôt pour dire ce que ce cessez-le-feu signifie", a-t-il déclaré, au cours d'une conférence de presse à Tallinn avec son homologue estonien Toomas Hendrik Ilves. "Il y a une opportunité, voyons si elle se concrétise", a-t-il ajouté, lors de cette visite censée rassurer les États baltes sur le soutien américain "face à l'agression russe".
Ce déplacement de Barack Obama intervient à la veille d’un sommet de l'Otan, qui se tiendra au pays de Galles, sur fond de tensions avec la Russie. Loin d’apaiser les craintes de la communauté internationale, Moscou a annoncé son intention de conduire, au cours du mois, d'importantes manœuvres stratégiques. Ces exercices seront menés par les unités des forces de missiles stratégiques responsables de l'arsenal nucléaire de longue portée, a indiqué le ministre de la Défense. Selon l’agence RIA, les manœuvres impliqueront plus de 4 000 hommes et quelque 400 unités techniques, y compris de l'aviation.
Avec Reuters et AFP