Les autorités israéliennes ont annoncé, dimanche, l'appropriation par Israël de 400 hectares de terres en Cisjordanie, à Gush Etzion, près de Bethléem. Les États-Unis dénoncent une décision "contre-productive" et exhortent l'État hébreu à renoncer.
Les États-Unis ont réagi, lundi 1er septembre, à l'annonce par Israël, la veille, d'un projet d'appropriation de 400 hectares de terre en Cisjordanie. Washington demande aux autorités israéliennes de renoncer : "Cette annonce (...) est contre-productive au regard de l'objectif fixé par Israël de parvenir à une solution négociée à deux États avec les Palestiniens", a estimé un responsable du département d'État. "Nous enjoignons le gouvernement israélien à annuler cette décision", a-t-il ajouté. "Nous avons clairement fait part depuis longtemps de notre opposition à la poursuite de l'activité de colonisation" par Israël, a encore affirmé cette source.
Cette annonce de l'État hébreu arrive moins d'une semaine après avoir accepté un cessez-le-feu à Gaza. Selon Radio-Israël, elle sert de représailles au meurtre de trois jeunes Israéliens en juin, l'un des évènements déclencheurs de la guerre. C'est la première annonce du genre rendue publique depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 8 juillet.
Quatre cents hectares du bloc de colonies de peuplement de Gush Etzion, près de Bethléem, ont ainsi été déclarés "terres de l'État, sur les instructions de la hiérarchie politique" par l'administration civile. Les parties concernées ont 45 jours pour faire appel, a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.
Une décision "sans précédent"
C'est une décision "sans précédent" par son ampleur depuis les années 1980, s'est alarmée l'organisation "La Paix maintenant", une association israélienne qui milite pour la fin du conflit israélo-palestinien.
Il s'agit d'une "punition collective infligée aux Israéliens que l'on éloigne encore davantage d'une perspective de paix avec deux États (israélien et palestinien) pour deux peuples", a dénoncé Hagit Ofran, une responsable de "La Paix maintenant". Selon elle, l'appropriation est fondée sur une loi ottomane de 1858 en vertu de laquelle l'État peut récupérer des terres non occupées et non cultivées.
Depuis la prise de mandat du Premier ministre Benjamin Netanyahou en 2009, le nombre d'unités (logements ou maisons) construites est passé de 1 500 ou 1 800 les années précédentes, à 2 000 ou 2 500, précise l’ONG. Le mouvement s'est par ailleurs étendu vers l'est et l'intérieur de la Cisjordanie, précise Hagit Ofran.
La naissance d'une "nouvelle ville" saluée par le conseil des colonies
De leurs côtés, des responsables palestiniens se sont élevés contre cette décision. Ainsi, Nabil Abou Rdainah, le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, a demandé à Israël de revenir sur cette appropriation qu'il a jugée comme étant "un facteur d'instabilité. "Cela ne fera que jeter de l'huile sur le feu, après la guerre à Gaza", a-t-il déclaré.
Le conseil des colonies de Gush Etzion a, lui, salué dans un communiqué l'annonce de l’armée israélienne faite dimanche comme le prélude à l'expansion de la colonie de Gva'ot et à la naissance d'une "nouvelle ville".
Avec Reuters et AFP