Presse internationale, mardi 26 août 2014. Au menu de cette revue de presse, la crise politique provoquée en France par le limogeage du ministre de l'Économie Arnaud Montebourg.
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La presse internationale revient elle aussi sur la crise ouverte par le limogeage d’Arnaud Montebourg, qui entraîne la formation d’un nouveau gouvernement.
"La rupture", titre à la Une le journal belge "Le Soir", qui parle d’une "crise sévère" qui menace François Hollande et avec lui toute la gauche française. "Le nombril est français, mais le débat est européen", rappelle le quotidien, pour qui "il y a quelque chose de sidérant et surtout de pathétique dans le spectacle offert par la France, et l’exposition sur la place publique des différends internes aux socialistes hexagonaux". Évoquant le "cas Montebourg", "Le Soir" fustige "la forme, le timing, et la manière avec lesquels (il) gère son combat", mais parle d’un "coup de colère" qui "fait mouche". Montebourg "a raison" : "la question de l’absurdité de la politique d’austérité hante tous les gouvernements d’Europe".
Les positions et les ambitions de l’ex-ministre de l’Économie interrogent également la presse anglo-saxonne. "Montebourg, un homme à l’ambition non négligeable", écrit "The Guardian", qui parle d’un "adversaire robuste" pour François Hollande, qui n’est "jamais paru aussi affaibli. "Le difficile calcul auquel il s’est livré a consisté à mesurer si Montebourg serait plus dangereux à l’intérieur ou à l’extérieur du gouvernement".
"François Hollande, souvent décrit comme le président le plus affaibli de l’histoire de la Vème République" : diagnostic identique du "Wall Street Journal". Le quotidien américain entrevoit tout de même une possible sortie du tunnel : "M. Hollande a enfin défini la politique qui lui semble la plus à même de relancer l’économie. Il ne lui reste plus qu’à embaucher les collaborateurs qui sauront la mettre en œuvre".
Le quotidien anglais "The Financial Times" évoque un "moment de vérité", après la "purge" de l’aile gauche anti-austérité - une inflexion dont le quotidien juge les conséquences "importantes à la fois pour la France et pour l’Europe". Évoquant le scénario d’une grande coalition qui permettrait la mise en œuvre des réformes structurelles nécessaires, le journal relève toutefois les "difficultés pratiques considérables" auxquelles elle serait confrontée.
La sortie d’Arnaud Montebourg est également scrutée avec attention par la presse allemande, qui juge sévèrement son bilan au gouvernement. Le "Frankfurter Allgemeine Zeitung" tire à boulets rouges sur son mandat ministériel : "Montebourg, je cite, a volé d'échec en échec et en même temps, il n'avait rien de mieux à faire que d'attaquer en permanence la politique de François Hollande – et du gouvernement allemand qui imposerait prétendument un programme d'austérité nocif". François Hollande auquel le journal reconnaît ce mérite: si "ses réformes sont (jugées) encore assez lentes, leur cohérence depuis le début de son quinquennat ne peut être niée".
"Hollande peut-il vraiment mieux faire ?", s’interroge "Die Welt" : "le journal 'Le Monde', parle de "dernière chance" pour Hollande, mais c’est assez optimiste". Car, selon le quotidien allemand, " cette présidence semble avoir déjà échoué irrémédiablement".
Un pessimisme qu’on retrouve d’ailleurs du côté du journal espagnol "El País", qui juge tout aussi sévèrement Manuel Valls, que le journal accuse d’incarner "l'inaction gouvernementale".
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