
Les autorités ukrainiennes ont affirmé lundi que leurs forces combattaient une colonne de blindés, qui a franchi la frontière depuis la Russie. Moscou de son côté annonce l'envoi prochain d'un nouveau convoi humanitaire dans l'est de l'Ukraine.
Quelques jours à peine après l'entrée sur le territoire ukrainien d'un premier convoi humanitaire controversé, Moscou a annoncé, lundi 25 août, que l'opération allait être répétée cette semaine. Vendredi, la Russie avait fait entrer unilatéralement en Ukraine quelque 220 camions chargés, selon Moscou, de 1 800 tonnes d'aide humanitaire, sans autorisation de Kiev et quasiment sans contrôle de leur cargaison.
La totalité du convoi avait déchargé sa cargaison le soir même dans le bastion pro-russe de Lougansk, privé d'eau et d'électricité depuis plus de trois semaines, avant de retourner en Russie. "Nous espérons que les malentendus qui ont eu lieu lors du passage du premier convoi seront pris en compte et qu'il n'y aura plus de retards artificiels", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangère, Sergueï Lavrov.
Kiev et certains pays occidentaux craignent que les initiatives russes ne soient un prétexte à une "provocation", qui pourrait servir de couverture à une intervention russe en Ukraine. La Russie affirme quant à elle ne vouloir qu'aider les populations victimes du conflit, qui a déjà poussé plus de 400 000 personnes à fuir les combats.

Des dizaines de blindés russes entrés en territoire ukrainien, selon Kiev
Sur le terrain justement, les affrontements font rage. Les autorités ukrainiennes ont affirmé, lundi, que leurs forces combattaient une colonne composée de "dizaines" de blindés et de chars qui ont traversé la frontière depuis la Russie en direction de la ville côtière de Marioupol, sous contrôle des forces loyalistes depuis des mois.
Kiev a dénoncé à de multiples reprises des incursions sur son territoire par des unités militaires russes et le bombardement de ses forces depuis l'autre côté de la frontière, accusant également Moscou de fournir armes et combattants aux insurgés pro-russes, ce que la Russie a toujours démenti. Si l'incursion était confirmée, elle pourrait compliquer les contacts entre le président ukrainien Petro Porochenko et son homologue russe Vladmir Poutine. Les deux hommes seront présents mardi à un sommet régional à Minsk avec des dirigeants de l'Union européenne.
Le président Porochenko a promis à l'occasion de ce sommet de "parler de paix" avec l'homme fort du Kremlin, et espère le convaincre de "retirer les combattants" rebelles de l'est du pays. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est contenté lundi d'espérer que cette rencontre puisse "faciliter les échanges d'opinions" pour trouver une solution à la crise. Le conflit dans l'est de l'Ukraine a fait plus de 2 200 morts en plus de quatre mois.
Avec AFP