La chancelière allemande Angela Merkel est arrivée samedi à Kiev pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine. Par ailleurs, le "convoi humanitaire" russe controversé a quitté l'Ukraine, au lendemain de son arrivée à Lougansk.
La chancelière allemande s'est rendue à Kiev, samedi 23 août, où elle a affiché son soutien au président Petro Porochenko, élu il y a moins de trois mois. Angela Merkel a voulu clairement signifier que "l'intégrité territoriale et le bien-être de l'Ukraine sont des objectifs cruciaux de la politique allemande". Elle n'a pas exclu que de nouvelles sanctions puissent être décidées à l'encontre de Moscou.
"Nous ne pouvons pas exclure de réfléchir à de nouvelles sanctions s'il n'y a pas de progrès" dans la résolution de la crise, a-t-elle affirmé, appelant à un "cessez-le-feu bilatéral" entre les belligérants et à "un contrôle effectif de la frontière" entre la Russie et l'Ukraine.
Interrogée sur la Crimée, péninsule ukrainienne rattachée par la Russie en mars, Angela Merkel a qualifié cette annexion d'"illégale", ajoutant que si l'Europe reconnaissait les actions de Moscou comme légitimes, alors l'intégrité territoriale de tous les pays européens serait menacée.
Le président ukrainien a pour sa part déclaré qu'il ne sacrifierait pas la souveraineté du pays pour la paix dans l'Est. "Il est temps que la paix s'installe dans le Donbass. Le pouvoir ukrainien fera tout, avec nos partenaires européens, pour que cela arrive. Mais pas au dépens de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance de l'Ukraine", a-t-il déclaré.
Le "convoi humanitaire" russe a quitté l'Ukraine
La visite de la chancelière allemande, la plus importante dirigeante occidentale à se rendre en Ukraine depuis le début de la crise, intervient à la veille de la fête de l'Indépendance. Et le jour même de cette viste, le "convoi humanitaire" russe, arrivé vendredi à Lougansk, est reparti en Russie.
Ce convoi, consédéré par Angela Merkel et Barack Obama comme une "provocation supplémentaire et une violation de la souveraineté de l'Ukraine et de l'intégrité de son territoire", a quitté le territoire ukrainien.
Tout le convoi est "de retour" en Russie, a déclaré à l'AFP Paul Picard, le chef de la mission d'observation de l'OSCE. La distribution de l'aide n'a elle pas encore commencé, a indiqué un responsable de l'administration régionale à Lougansk, subordonnée à Kiev. "Les autorités séparatistes ont commencé à établir les listes d'habitants locaux", a indiqué ce responsable qui a requis l'anonymat.
Kiev avait qualifié cette intrusion du convoi russe d'"invasion directe" et condamné une décision russe "délibérée et agressive", affirmant que leurs gardes-frontières n'avaient pu inspecter que 34 camions, et que plusieurs étaient quasiment vides.
Selon Moscou, qui affirme vouloir fournir rapidement de l'aide aux habitants assiégés, qui vivent sans eau ni électricité depuis des semaines, les camions étaient chargés de 1 800 tonnes d'aide humanitaire.
Avec AFP et Reuters