logo

Au bord de l'éruption, le volcan islandais Bardarbunga menace le trafic aérien

Entré en activité depuis samedi, le puissant volcan Bardarbunga, dans le sud de l’Islande, fait l’objet d’une surveillance accrue des autorités locales. En 2010, l’éruption d’Eyjafjallajökull avait perturbé un mois durant le trafic aérien en Europe.

Après Eyjafjallajökull et son nom imprononçable, voici Bardarbunga. Cet immense volcan situé sous le glacier Vatnajökull, dans le sud de l’Islande, est, depuis samedi 16 août, entré en activité, poussant les autorités locales à la plus grande vigilance.

Mardi 19 août, l'institut météorologique islandais, chargé de surveiller le site, a recensé, en quatre jours, quelque 2 600 séismes dus à son activité. La magnitude de certaines secousses a atteint 4,5 sur l’échelle de Richter. Mais, précisent les autorités islandaises, l'évolution du Bardarbunga dans les jours ou semaines à venir est impossible à prédire.

"L'expérience prouve que l'activité sismique peut se poursuivre un long moment sans qu'une éruption ne se déclenche", a tempéré la Protection civile. Pour Bryndis Brandsdottir, géophysicienne de l'Université d'Islande, selon les dernières indications, le magma ne semblait pas s'être rapproché de la surface, restant "de trois à sept kilomètres en dessous".

Les scientifiques considèrent toutefois le Bardarbunga comme suffisamment dangereux, s'il entre en éruption, pour perturber le trafic aérien dans le nord de l'Europe et de l'Atlantique avec ses projections de cendres. Il pourrait en outre provoquer des dégâts importants en Islande, notamment des inondations avec la fonte des glaces.

Les abords du volcan évacués

Mercredi 20 août, la Protection civile islandaise a achevé l'évacuation des abords du volcan. Une opération qui n’a concerné que la zone située au nord du chaudron. Cette région, très sauvage, ne compte aucun habitant à l'année, mais comptent, l’été, des huttes et des campings qui accueillent touristes ou chasseurs. Les routes qui y mènent ont été fermées. La Protection civile, accompagnée de plusieurs scientifiques, prévoyait de survoler la région dans la journée de mercredi, pour s'assurer que personne n'y était resté.

L'institut météorologique islandais a relevé à "orange" le niveau d'alerte pour l'aviation, ce qui signifie "agitation élevée ou en hausse avec potentiel accru d'éruption". Au-delà, ne reste que le niveau "rouge", enclenché quand commence une éruption.

En 2010, Eyjafjallajökull avait provoqué la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix, avec plus de 100 000 vols annulés sur un mois et plus de huit millions de passagers bloqués.

Avec AFP