Quelque 30 000 Angolais s'apprêtent à quitter la RD Congo pour rejoindre leur pays d'origine, longtemps ravagé par la guerre civile. La plupart d'entre eux n'y avaient encore jamais mis les pieds. Reportage à la gare de Kinshasa.
Ils sont 500 rassemblés à la gare de Kinshasa, mardi 19 août, afin de regagner l'Angola, dans le cadre des opérations de rapatriement volontaire organisées de concert par le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (UNHCR), les autorités congolaises et angolaises. La plupart n'ont jamais mis les pieds dans leur pays d'origine, longtemps ravagé par une guerre civile.
Elie et sa famille partent avec le minimum, mais qu’importe. Après 25 ans d'exil en RD Congo voisine, ce retour, ils en ont toujours rêvé. "Je n'ai pas peur, car je rentre chez moi, confie le réfugié. Pour moi, aujourd'hui, c'est un grand jour car je rentre dans mon pays, mon pays d'enfance, mon pays d'origine. J'ai la joie, je ne sais pas comment l'exprimer. Je suis très ému, en tout cas dieu soit loué !"
Un par un, ces Angolais laissent leur vie congolaise derrière eux. Mais décider de partir ne fut pas toujours simple. "Ils se sont mariés ici, leurs enfants sont nés ici. Ils avaient une vie ici, commente Céline Schmidt, porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) en RD Congo. Mais le fait de savoir que c'était leur dernière chance de rentrer en Angola avec l'aide du HCR et des autorités, ça les a fait réfléchir aussi. Comme ils ont envie de rentrer en Angola, beaucoup disent que le temps est venu et ils ont envie de rentrer chez eux."
"Plus jamais je ne repartirai en exil !"
Partir pour ne plus jamais revenir : un deuxième déchirement pour Clara-Maria. Cette infirmière est arrivée à Kinshasa, la capitale congolaise, il y a 40 ans. De longues années à attendre ce moment. "J'a toujours eu la nostalgie de mon pays, témoigne-t-elle. Chaque fois que j'y pensais, j'avais les larmes aux yeux. Jamais, je ne partirai plus en exil. Plus jamais ! Plus jamais je ne fuirai !"
Après sept ans d'arrêt, le train de voyageurs reliant Kinshasa à l’Angola se met en route spécialement pour ces 500 réfugiés. Quelque 29 000 autres Angolais prendront leur suite dans les prochaines semaines. Ils sont 76 000 à être déjà rentrés au pays depuis 2003, année marquant le début des opérations de rapatriement volontaire.