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L'opposition pakistanaise pénètre dans la zone rouge d’Islamabad

Plusieurs milliers d’opposants au gouvernement pakistanais ont pu entrer mercredi dans une zone ultra-sécurisée de la capitale Islamabad. Ils tentent de chasser du pouvoir le Premier ministre, Nawaz Sharif, élu en mai 2013.

Après avoir défilé, mardi 19 août, vers le parlement de la capitale Islamabad, des milliers de partisans de l’opposition pakistanaise ont pénétré tôt mercredi matin dans la zone rouge de la ville où siège le gouvernement. Peu après minuit, ils ont déplacé des conteneurs pour accéder à cette zone ultra-sécurisée. À l’appel d'Imran Khan, ancienne gloire nationale de cricket reconverti dans la politique, et de Tahir ul-Qadri, un dignitaire religieux à la tête d'un réseau d'écoles et d'organisations caritatives, ces manifestants exigent la démission du Premier ministre, Nawaz Sharif.

Ce dernier a été élu en mai 2013 à l'issue d'un scrutin que ces opposants jugent entaché de fraudes massives, malgré sa validation par des observateurs internationaux. Imran Khan accuse Nawaz Sharif d'avoir truqué les élections, tandis que Tahir ul-Qadri dénonce la corruption présumée du chef du gouvernement.

"Nous resterons pacifiques, nous n'allons pas entrer dans l'enclave diplomatique, ni dans le parlement", a déclaré Imran Khan mardi soir en se dirigeant vers la zone rouge. Mais "si le Premier ministre ne démissionne pas dans les 24 prochaines heures, nous allons marcher jusque dans sa résidence officielle", située à deux pas du parlement, a-t-il plus tard ajouté.

L’armée appelle au dialogue

La puissante armée pakistanaise a appelé au "dialogue" pour résoudre cette crise. "La situation nécessite de la patience, de la sagesse, et de la sagacité de la part de toutes les parties pour mettre un terme à l'impasse actuelle via un dialogue profond qui est dans l'intérêt de la nation", a déclaré mercredi le porte-parole de l'armée sur son compte Twitter officiel.

D’après la police, le rassemblement a regroupé quelque 55 000 personnes. Le gouvernement avait pourtant autorisé ces mouvements de protestation à condition qu'ils restent à l'écart de la "zone rouge" d'Islamabad, qui concentre la primature, le parlement et de nombreuses ambassades occidentales. Quelque 700 soldats sont actuellement déployés près de ces édifices clés.

Selon certains commentateurs, Khan et Qadri chercheraient à exploiter des divergences entre l'état-major de l'influente armée pakistanaise et le Premier ministre.

Avec Reuters et AFP