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L’ex-leader du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers, a rencontré jeudi le président Vladimir Poutine pour discuter de son projet de parc touristique en Russie. Ce "Puy du Fou Tsargrad" sera dédié à l'histoire impériale russe.

C’est en tant que créateur du célèbre parc vendéen le "Puy du Fou" que Philippe de Villiers a été officiellement reçu par le président russe Vladimir Poutine, jeudi 14 août, au Palais d'été des Tsars en Crimée.

Mais l’ancien leader du Mouvement pour la France (MPF), situé très à droite de l’échiquier politique hexagonal, a surtout profité de l’annonce de son projet de parc historique en Russie pour s’efforcer de réchauffer des relations bilatérales malmenées par la guerre en Ukraine.

Impressionné par "la hauteur de vue et le charisme du président Poutine", Philippe de Villiers a tenu à présenter son projet de "Puy du Fou Tsargrad" comme un désaveu cinglant aux sanctions prises par les États-Unis et l’Union européenne contre Moscou.

"Les sanctions sont des actes de guerre. Les coopérations sont des actes de paix. Nous sommes venus poser un acte de paix. Cette œuvre commune franco-russe s'inscrit dans la longue tradition de l'amitié franco-russe", a déclaré Philippe de Villiers, selon des propos rapportés par le consortium Puy Du Fou International.

Convergence de vues géopolitiques

Le communiqué publié vendredi ne donne aucun détail sur le contenu du parc, ni sur sa localisation. En revanche, l’ancien leader de la droite traditionaliste et souverainiste a profité de l’occasion pour mettre en avant une vision géopolitique partagée notamment par plusieurs partis d’extrême droite en Europe.

"L'avenir de l'Europe ne s'écrit pas sur le continent américain. Il s'écrit sur le continent européen. Il n'y a pas d'avenir de l'Europe sans la Russie", a insisté Philippe de Villiers, selon la même source.

"Beaucoup d'Européens veulent sortir de l'engrenage des sanctions, à commencer par les agriculteurs. Les Européens veulent la paix, ils ont de l'admiration pour le chef d'État que vous êtes", a-t-il assuré à Vladimir Poutine.

Poutine, "défenseur du monde libre"

Des propos qui s’inscrivent dans la lignée de ses déclarations au "Figaro Magazine" du 8 août dernier, où Philippe de Villiers insistait sur les points communs entre la Vendée et la Russie, ce "pays qui n'oublie pas son glorieux passé et ses racines chrétiennes".

"On assiste à une formidable inversion historique : jusqu'à la chute du Mur, nous avions le monde libre contre les Soviétiques et l'Internationale communiste ; désormais on a le monde libre - défendu par Poutine - contre les Américains et l'Internationale globaliste. Que reproche-t-on à Poutine, en fait ? De ne pas vouloir des Femen et de l'Otan ? Comme on le comprend !", affirmait ainsi l’ancien leader du MPF à l’hebdomadaire français.

Cette vision géopolitique pro-russe a naturellement été appréciée par le maître du Kremlin. Ce dernier a souligné "qu'il regardait avec le plus grand intérêt le projet du Puy du Fou d'un parc historique sur l'histoire de la Russie", selon le communiqué publié par le consortium Puy Du Fou International.

Les équipes du parc du Puy du Fou, élu meilleur parc de loisirs du monde en 2012 et dédié à des spectacles à caractère historique, avaient annoncé en janvier dernier qu'ils épauleraient la création d'un parc en Russie, après avoir remporté un appel d'offres.

Selon "Le Figaro", ce ne serait pas un, mais deux parcs historiques sur le modèle du "Puy du Fou" qui devraient ouvrir leurs portes dans les prochaines années. Citant des informations recueillies directement auprès du groupe vendéen, le quotidien français affirme que l’un de ces parcs dédiés à la "Russie éternelle" sera installé en Crimée, territoire annexé par Moscou... en mars dernier.

Avec AFP