Des troupes de combattants kurdes syriens et turcs sont venues en aide aux réfugiés yazidis sur les monts Sinjar, en Irak. Les envoyés spéciaux de FRANCE 24 se sont rendus sur place.
L’offensive des combattants de l’État islamique dans le nord de l’Irak a poussé plusieurs factions kurdes, longtemps opposées, à unir leurs forces pour repousser la menace jihadiste.
Selon les envoyés spéciaux de FRANCE 24 en Irak, des combattants kurdes, issus des ailes turque et syrienne du PKK, le mouvement des travailleurs du Kurdistan, se sont déplacées sur les monts Sinjar, où des milliers de membres de la communauté yazidie ont trouvé refuge.
"Nous sommes au nord de l’Irak, mais les hommes qui tiennent les monts Sinjar sont en fait des combattants kurdes venus de Syrie et de Turquie", explique Roméo Langlois, envoyé spécial de FRANCE 24 .
"Daesh, comme ils l’appellent ici l’État islamique, se trouve à quelques kilomètres. [Les jihadistes] contrôlent absolument toute la plaine", ajoute le journaliste.
"Des combattants kurdes très expérimentés"
Les différentes factions kurdes ont renforcé leur coopération après les premiers revers militaires, début août, des forces de sécurité du gouvernement régional du Kurdistan irakien, les peshmerga. Les combattants de l’État islamique s’étaient rapidement emparés de territoires au nord de la ville de Mossoul, la grande ville irakienne qui sert de base arrière aux jihadistes dans le pays.
Le 3 août, la prise de Sinjar, à 50 kilomètres de la frontière entre l’Irak et la Syrie, avait provoqué un exode de plusieurs milliers de civils issus de la minorité yazidie. L’arrivée de troupes du PKK sur le champ de bataille a certainement aidé les peshmerga irakiens à reconquérir une partie des territoires perdus, selon les experts de la région.
"Le PKK a des combattants très expérimentés. Ils sont mobiles, agiles et très tactiques ", a déclaré à FRANCE 24 Shwan Zulal, professeur à Kings College et spécialiste du Kurdistan.
Situation humanitaire "stabilisée"
Malgré le lourd tribut payé par la minorité yazidie – l’envoyé spécial de FRANCE 24 a décrit la présence de nombreuses tombes improvisées pour les réfugiés morts de soif ou d’épuisement – l’intervention des combattants du PKK a permis de sécuriser l’évacuation de nombre d'entre eux.
Selon nos journalistes sur place, il ne restait, vendredi 15 août, plus qu’une centaine de familles réfugiées sur les monts Sinjar, contre près de 5 000 au début de la crise.
"La situation est extrêmement complexe. Le pont aérien qui a été mis en place il y a environ une dizaine de jours sert à peine à combler les besoins. Cela dit, la plupart des personnes ont fui et, grâce au contrôle de ces hommes, la situation est stabilisée, en tout cas pour les civils", explique Roméo Langlois sur l’antenne de FRANCE 24.