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Silencieux depuis l'apparition de la grippe porcine dans son pays, le président mexicain Felipe Calderon est sorti de son mutisme, mercredi, invitant ses concitoyens à rester chez eux du 1er au 5 mai pour enrayer la progression de l'épidémie.

"Restez chez vous", a insisté le président mexicain, Felipe Calderon. Silencieux depuis l'apparition de la grippe porcine dans son pays, le chef de l'État est sorti de son mutisme, mercredi, incitant ses concitoyens à se cloîtrer dans leurs maisons du 1er au 5 mai, pour enrayer la progression de l'épidémie.

“Il est important de rappeler qu'il a été lourdement critiqué, explique Gallagher Fenwick, le correspondant de FRANCE 24 à Mexico. L’un des grands journaux mexicains a publié une caricature représentant un navire en train de faire naufrage. Son titre était : ‘où est le capitaine ?'”, raconte notre envoyé spécial.

Au Mexique, d’où est partie la pandémie de grippe porcine, la maladie, qui se transmet entre humains par voie respiratoire, a déjà fait huit morts ; elle est également suspectée d'être à l'origine de 84 autres décès. Le nombre de patients infectés a également augmenté, flirtant avec la centaine.

Selon Gallagher Fenwick, les Mexicains savent qu’ils n’ont pas le choix. “Ils s’étaient déjà plus ou moins mis naturellement en quarantaine”, affirme le journaliste.

L'industrie du tourisme durement touchée

Avant même l’allocution présidentielle, restaurants, cafés, bars, cabarets, discothèques et dancings de la capitale, Mexico, avaient été fermés. L’ensemble des établissements d'enseignement du pays ont aussi fermés leurs portes jusqu'au 6 mai. Quant aux sites archéologiques du pays, ils n'accueillent plus de visiteurs jusqu'à nouvel ordre.

Ces mesures frappent durement l'industrie du tourisme, déjà cruellement meurtrie par les annulations en chaîne des liaisons aériennes avec Mexico, ces derniers jours.

L’activité économique a dégringolé : elle chute de 60 millions de dollars par jour.

Mercredi soir, le gouvernement mexicain a estimé que le virus H1N1 pourrait coûter au pays entre 0,3 % et 0,5 % de son PIB, en fonction de la durée et de l'importance de l'épidémie.

Se voulant rassurant, Felipe Calderon a cependant répété que la maladie était "curable" et que le Mexique disposait de stocks suffisants de médicaments.

Aux États-Unis, l’épidémie ne semble pas avoir le même effet anxiogène, malgré le décès d'un jeune Mexicain au Texas, mercredi, et les 91 malades confirmés dans le pays. À New York par exemple, les cafés sont bondés. Difficile de croire que la métropole américaine est le deuxième foyer d'infection de la planète...