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Les Égyptiens sont parvenus à prolonger in extremis le cessez-le-feu entre Israël et les Palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza. Mais les échanges de tirs se sont poursuivis dans la nuit de mercredi à jeudi.

C’est une trêve d’ores et déjà fragile. Malgré l’annonce du prolongation du cessez-le-feu de cinq jours entre Israël et les Palestiniens du Hamas, mercredi 13 août, Tsahal a lancé quatre raids aériens sur Gaza en riposte à des tirs de six roquettes. Deux d’entre elles ont atterri dans le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégâts, selon l'armée israélienne.

Ces événements font redouter une nouvelle flambée de violences alors que négociateurs palestiniens et israéliens se sont mis d'accord à la dernière minute sur une prolongation de la trêve afin de permettre de nouvelles discussions en vue de pérenniser le silence des armes après un mois de conflit entre l'État hébreu et le Hamas.

La nouvelle trêve prendra donc fin mardi à 00H01, heure locale (lundi 21h01 GMT), un nouveau répit devant permettre la poursuite, sous l'égide des services de renseignements égyptiens, de difficiles négociations qui achoppent notamment sur la question, cruciale pour les Palestiniens, de la levée du blocus imposé depuis 2007 par Israël.

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Dans le même temps, le chef d'état-major de l'armée israélienne Benny Gantz prévenait que "l'opération n'était peut-être pas terminée", tandis que l'armée annonçait "prendre les mesures nécessaires en cas d'agressions du Hamas".Des "mesures" qui "ne font pas peur" au Hamas, a rétorqué un de ses porte-paroles à Gaza, Fawzi Barhoum. "La +résistance+ est prête", a-t-il ajouté.

"Il y a un accord sur plusieurs points concernant une levée du blocus" qui asphyxie la bande de Gaza, a affirmé Azzam al-Ahmed, le chef de la délégation palestinienne au Caire. Les Palestiniens, qui ont envoyé au Caire des représentants du Jihad islamique, du Hamas, qui contrôle Gaza, et de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) qui chapeaute l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas, font de la levée du blocus imposé depuis sept ans sur Gaza une condition sine qua non au cessez-le-feu.

Interrogée par la télévision de son mouvement, Ismaïl Haniyeh, le dirigeant du Hamas à Gaza, a répété mercredi soir qu'"il n'y aura cessez-le-feu qu'avec la levée du blocus", arguant que "les sacrifices de notre peuple nous interdisent de brader nos exigences".

Israël, lui, fort du soutien ultra-majoritaire de son opinion publique à la guerre, voudrait obtenir la démilitarisation de Gaza. Les Palestiniens refusent d'en entendre parler.

Les deux parties semblent cependant se diriger vers un compromis qui tendrait à confier à l'Autorité palestinienne, tout juste réconciliée avec le Hamas, la responsabilité des futures négociations et des frontières de Gaza.

Vers un assouplissement plutôt qu'une levée du blocus

Selon un document que l'AFP a pu consulter, les Égyptiens proposent avant toute chose un sursis : après l'obtention d'un cessez-le-feu permanent, ils invitent à de nouvelles discussions dans un mois. Les principaux points de blocage seront alors discutés : ouverture d'un port et d'un aéroport pour alléger le blocus et la restitution par le Hamas des corps de deux soldats israéliens tués contre la libération de prisonniers palestiniens.

Le Caire propose enfin que la zone tampon, le long de la frontière de la bande de Gaza, avec Israël soit graduellement rétrécie et placée sous la surveillance des forces de l'ordre de l'Autorité palestinienne. Quant à la levée du blocus, le document égyptien reste vague, se contentant de dire que des points de passage fermés seraient ouverts en vertu d'accords entre Israël et l'Autorité palestinienne.

Selon des négociateurs palestiniens, Israël consentirait à alléger les restrictions à deux points de passage de la frontière entre Gaza et le territoire israélien, l'un pour les personnes, l'autre pour les biens. Ce dernier serait sous supervision internationale.

Enfin, selon la presse israélienne, Israël accepterait aussi l'entrée d'argent sous de strictes conditions pour payer les dizaines de milliers de fonctionnaires qui attendent leur salaire depuis des mois, et d'étendre les zones de pêche.

Depuis son déclenchement le 8 juillet, l'opération "Bordure protectrice" a fait 1 945 morts côté palestinien dans la bande de Gaza, pour la plupart des civils, selon les autorités médicales de l'enclave, et 67 morts côté israélien. Environ 425 000 ont été déplacées par la guerre, d’après les Nations unies.


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Avec AFP et Reuters