Dans la nuit de vendredi à samedi, les États-Unis ont de nouveau parachuté des vivres aux populations du nord de l’Irak, alors que la région est en proie à une grande offensive menée par les djihadistes de l’État islamique en Irak et au Levant.
Washington a de nouveau parachuté des vivres et de l'eau à destination des populations menacées par l'avancée des djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans le nord de l'Irak, a révélé le Pentagone vendredi 8 août au soir.
Trois avions cargo escortés par deux chasseurs F/A-18s ont largué les cargaisons pour "les milliers d'Irakiens menacés par l'État islamique sur le Mont Sinjar", a précisé le ministère américain de la Défense.
Une information confirmée par Anne-Sophie Le Mauff, correspondante FRANCE 24 à Bagdad : "Trois avions de transport C17 et 130, escortés par des chasseurs américains, ont procédé cette nuit, en coordination avec le gouvernement irakien, à un parachutage d'eau et de rations alimentaires à destination des populations qui ont fui l’avancée des djihadistes."
L'armée américaine avait une première fois largué des vivres aux Irakiens dans la nuit de jeudi à vendredi, avant de déclencher des frappes contre les positions de l'EIIL.
Samedi 9 août, le président des États-Unis Barack Obama a jugé qu'une poursuite des frappes aériennes en Irak pourrait être envisagée sur le long terme "si nécessaire", afin d'assurer la sécurité des diplomates et militaires américains présents sur place.
L’EIIL continue sa progression en Irak
"Les Kurdes ont bien du mal à rivaliser par manque d'armes. Ce manque leur a d’ailleurs fait perdre bon nombre de territoires. Ils ont reçu du gouvernement de Bagdad des munitions de petit calibre. L'acheminement, selon Washington, devrait se poursuivre dans les heures qui viennent", explique par ailleurs Anne-Sophie Le Mauff.
Les combattants de l'EIIL avaient encore accentué leur avancée, jeudi 7 août, avec la prise de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d'Irak, suivie de celle du barrage de Mossoul, le plus grand du pays, qui contrôle l'alimentation en eau et en électricité de toute la région.
Depuis dimanche 3 août, des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes à l’exode face à l'avancée des djihadistes, qui ne sont désormais qu'à une quarantaine de km d'Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan, alliée de Washington.
Après la prise de Qaraqosh et d'autres zones autour de Mossoul, le patriarche chaldéen Louis Sako a fait état de 100 000 chrétiens jetés sur les routes. Dimanche, la prise de Sinjar, bastion de la minorité kurdophone yazidie, avait déjà poussé à la fuite jusqu'à 200 000 civils selon un bilan publié par l'ONU.
Avec AFP