
Hravn Forsne, un homme politique suédois de 25 ans, a affirmé vendredi être le fils de François Mitterrand, issu de la relation de l'ancien président de la République française avec une journaliste suédoise.
Mazarine Pingeot ne serait-elle pas seule dans son cas ? François Mitterrand aurait-il eu un autre enfant "caché"? Pour Hravn Forsne, un Suédois de 25 ans engagé en politique, la réponse ne fait aucun doute : le jeune homme a affirmé vendredi 8 août que François Mitterrand était son père. Il dit être issu de la liaison que le président français aurait entretenu avec sa mère, une journaliste suédoise.
"Je veux être jugé pour ce que je suis, pas pour qui était mon père. Mais d'accord, c'est comme ça. François Mitterrand était mon papa", a déclaré Hravn Forsne au "Kungsbacka-Posten", un journal local.
Le jeune homme a fait cette révélation avant des élections législatives et municipales qui doivent avoir lieu le 14 septembre, et où il est candidat pour le parti des Modérés du Premier ministre Fredrik Reinfeldt.
Sa mère était correspondante à Paris
Sa mère, Christina Forsne, 66 ans, avait déjà raconté sa liaison avec le président socialiste à l'époque, entre 1980 et 1995, où elle était correspondante à Paris pour le quotidien suédois "Aftonbladet" et la télévision publique suédoise. Mais elle a toujours refusé de répondre aux questions sur l'identité du père de son enfant, né en novembre 1988.
Interrogé par l'AFP, Hravn Forsne a dit ne pas vouloir répondre aux questions sur sa filiation. "J'en parle seulement avec les médias locaux, parce que c'est important pour eux et pour mes concitoyens, pour les électeurs, de connaître leur candidat, mais pas pour les médias internationaux", a-t-il déclaré en français.
Le jeune homme habite à Kullavik, dans le sud-ouest de la Suède. Spécialiste des questions d'éducation, il a ajouté ne pas rechercher la notoriété en France. "Je suis un politicien suédois. Et c'est la politique suédoise qui m'intéresse", a-t-il assuré.
Il dit cependant suivre l'actualité française via la radio sur Internet. "J'essaie d'écouter beaucoup RTL et Europe 1. J'ai découvert là les podcasts de "Questions critiques" [émission de la radio France Inter] et du Grand jury [RTL-LCI-Le Figaro], et j'aime beaucoup", a-t-il raconté.
Il dit avoir vu François Mitterrand "cinq ou six fois"
Au "Kungsbacka-Posten", il a affirmé n'avoir vu son père présumé que "cinq, six fois".
Si François Mitterrand était bien son père, il avait 72 ans quand ce fils est né. Le premier président socialiste de la Ve République a eu trois fils avec son épouse Danielle, puis une fille, Mazarine Pingeot, née en 1974 d'une liaison extraconjugale.
En 2012, Christina Forsne avait confié au journal "Aftonbladet" avoir vécu une histoire d'amour intense avec François Mitterrand, rencontré en 1979 à l'occasion d'un congrès de l'Internationale socialiste à Bommersvik, près de Stockholm.
Selon la journaliste, alors qu'elle l'interrogeait en tête à tête, il l'avait coupée pour dire : "Vous ne parlez que de politique, mademoiselle? Vous n'aimez pas la vie?" Il avait alors 62 ans et elle 31.
Entrée dérobée à l'Élysée
Leur relation commence quand elle s’installe à Paris et qu'il n'est pas encore président. Le matin de son élection, le 10 mai 1981, il lui téléphone. "Il était dans son lit et moi dans le mien, dans des endroits différents. On a parlé vingt minutes et il a plaisanté : 'Ce soir je prends ma retraite.'"
Au lieu de cela, regrettera-t-elle, les obligations du locataire de l'Élysée rendront les rencontres relativement rares. D'après elle, elle a profité parfois d'une entrée dérobée aux jardins du palais présidentiel, qu'on laissait ouverte.
"On se faufilait à l'extérieur quand les gardes ne faisaient pas attention, et on s'échappait en ville. Nous rêvions de pouvoir vivre comme tous les autres", a raconté Christina Forsne.
D'après elle, Danielle Mitterrand était au courant de la relation, tandis que de nombreux confrères de la journaliste la soupçonnaient fortement.
Christina Forsne est l'auteur d'une biographie de François Mitterrand ("Vous n'aimez pas la vie ?", 1997), où elle se décrit comme une amie très proche du chef de l’État, et d'un roman ("Notre homme dans le monde", 2012), qui narre la liaison entre un président français appelé "Leo" et une journaliste suédoise.
Avec AFP