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Gaza : pourquoi le Hamas a refusé de prolonger le cessez-le-feu ?

Dès le début de l’opération "Bordure protectrice", le Hamas avait prévenu qu’il n'accepterait une trêve durable avec Israël que si l’État hébreu acceptait de lever le blocus de l’enclave palestinienne et de libérer des prisonniers.

Pas de cessez-le-feu sans condition : la ligne de conduite du Hamas a toujours été claire. Dès le début de l’opération israélienne "Bordure protectrice", lancée le 8 juillet, le mouvement palestinien a listé ses revendications pour signer une trêve durable avec l’État hébreu.

>> À lire sur FRANCE 24 : "Des exigences inconciliables entre Israéliens et Palestiniens"

Pour cesser les combats avec son ennemi de toujours, le mouvement palestinien exige donc :

• La levée complète du blocus de Gaza. Il est notamment question de l'ouverture des points de passage aux frontières, soit celui d'Erez, au Nord, d’où transite l'aide internationale et humanitaire, et celui de Kerem Shalom au Sud, qui concerne les marchandises.

• L’ouverture du poste-frontière de Rafah, qui dépend du bon vouloir de l’Égypte. Celui-ci est fermé depuis 2013. Et l'arrivée au pouvoir du maréchal Abdel Fattah al-Sissi, résolument hostile au Hamas, n'a pas amélioré la situation.

• "La libération des prisonniers réarrêtés" qui avaient été relâchés dans le cadre de l’accord d’échange avec le soldat israélien Gilad Shalit en 2011.

• La liberté de mouvement pour les Gazaouis à la frontière avec Israël.

• L’autorisation de pêcher jusqu’à 12 milles marins des côtes de Gaza (l'élargissement de la zone de pêche a été fixé à 20 milles marins par les accords d'Oslo en 1993, mais est limité à 3 aujourd’hui).

• La construction à Gaza d'un port et d'un aéroport

"Israël n'a rien proposé"

Or l'État hébreu refuse d'accéder à ces exigences. "Israël n'a rien proposé", a déploré une délégation du Hamas, vendredi 8 juillet, au Caire. L’État hébreu n’a qu’un seul impératif : sécuriser son territoire. Le pays exige donc le désarmement total du Hamas et des autres groupes armés (dont le Djihad islamique) comme préalable à toute discussion. "Pour Israël, la question la plus importante est celle de la démilitarisation. Nous devons empêcher le Hamas de se réarmer, nous devons démilitariser la bande de Gaza", avait déclaré Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahou, la semaine dernière.

Israéliens et Palestiniens semblent donc dans une impasse diplomatique. Mais sous la pression de la communauté internationale, et au regard du terrible bilan humain engendré par "Bordure protectrice", les négociations se poursuivent.

"Bordure protectrice" déclenchée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes contre son territoire et détruire le réseau de tunnels, servant au Hamas à s'infiltrer en Israël, a tué 1 890 Palestiniens, dont 430 enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon l'Unicef, 73% des victimes sont des civils.