Le président américain a annoncé jeudi avoir autorisé des frappes aériennes ciblées contre les djihadistes de l'EIIL si ces derniers s'approchent d'Erbil, la capitale du Kurdistan, où se réfugient des milliers de chrétiens.
"Nous pouvons agir, de façon responsable et prudente, pour éviter un éventuel acte de génocide", a déclaré Barack Obama, lors d'une allocution solennelle depuis la Maison Blanche, jeudi 7 août. Le président américain a évoqué la possibilité de frappes aériennes ciblées contre les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) pour éviter un "génocide" des minorités confessionnelles en Irak.
Face à l'avancée fulgurante des djihadistes, des dizaines de milliers de chrétiens et de Yazidis, une communauté kurdophone considérée par les extrémistes sunnites commes des "adorateurs du diable", ont été obligés de fuir, du jour au lendemain, leurs villes et leurs habitations. Beaucoup se sont réfugiés à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. D'autres, moins chanceux, se sont retrouvés piégés sans eau si nourriture dans les montagnes désertiques environnantes.
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Les djihadistes ne seraient plus qu'à 40 km d'Erbil. "S'ils avancent vers la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, ils seront visés par les frappes, a menacé le président américain.
100 000 chrétiens sur les routes
Selon le patriarche chaldéen Louis Sako, 100 000 chrétiens ont été poussés sur les routes "avec rien d'autre que leurs vêtements sur eux" après la prise de Qaraqosh, jeudi, et d'autres villes de la région de Mossoul (nord). "Nous sommes épuisés parce que nous mourrons de faim", a raconté un réfugié Yazidi par téléphone à l'AFP, perdu dans les montagnes environnantes. "Il n'y a rien ici".
Pour le président américain, la situation est donc également devenue une urgence humanitaire. Les États-Unis ont autorisé des parachutages de vivres pour venir en aide aux réfugiés. "Nous sommes confrontés à une situation où des innocents pourraient être victimes de violences terribles. Les États-Unis ne peuvent détourner le regard", a lancé Barack Obama.
Mais deux ans et demi après le départ du dernier soldat américain d'Irak, le président américain a toutefois réaffirmé qu'il n'enverrait aucune troupe au sol en dans le pays, "parce qu'il n'y a pas de solution militaire américaine à la crise" que connaît l'Irak depuis le début de l'offensive djihadiste début juin.
La France s'est également déclarée prête à "apporter un soutien" aux forces engagées dans le combat contre les djihadistes, sans en préciser la nature. Pour rappel, la communauté chrétienne d'Irak a diminué plus que de moitié depuis 2003.
Avec AFP