Alors que les négociations en vue d'une paix durable se poursuivent au Caire, l'État hébreu a affirmé être disposé à prolonger le cessez-le-feu au-delà des 72 heures convenues. Le Hamas indique qu'aucun accord en ce sens n'a encore été conclu.
La trêve était respectée, mercredi 6 août, dans la bande de Gaza, alors que les négociations en vue d'une cessation durable des hostilités se poursuivaient au Caire entre officiels égyptiens, émissaires israéliens et représentants des groupes armés palestiniens.
Jérusalem, un officiel israélien a assuré sous le sceau de l'anonymat que son pays était disposé à prolonger le cessez-le-feu au-delà de la période de 72 heures, qui doit s'achever vendredi soir. "Israël s'est dit prêt à prolonger la trêve selon les termes actuels", négociés par l'Égypte, a assuré l'officiel, sans préciser pendant combien de temps encore les armes pourraient se taire.
De son côté, un représentant du Hamas présent au Caire a fait savoir sur son compte Twitter qu'aucun accord en ce sens n'avait encore été trouvé.
Israël et le mouvement islamiste observent depuis mardi dans l'enclave palestinienne dévastée un cessez-le-feu censé durer 72 heures, le temps que leurs délégations envoyées au Caire essaient de s'entendre par l'entremise de l'Égypte sur une trêve plus durable.
Israël veut la démilitarisation de Gaza, la Hamas exige la fin du blocus
Lors des discussions, l’État hébreu a indiqué que son objectif était de parvenir à une démilitarisation de la bande de Gaza. "Nous devons empêcher le Hamas de se réarmer. Nous devons démilitariser la bande de Gaza", a soutenu un porte-parole du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
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Le Hamas exige de son côté que soient abordées la question de la levée du blocus imposé par Israël à l'enclave palestinienne, avec la complicité de l'Égypte, et celle de la libération de prisonniers. Un représentant du mouvement islamiste a prévenu que, dans le cas contraire, sa délégation pourrait se retirer des discussions.
Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, a assuré que son pays, très hostile au Hamas depuis le renversement du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée il y a un an, faisait tout son possible pour trouver "des solutions afin de protéger le peuple palestinien et ses intérêts".
Discussions indirectes
Après s'être entretenu, mardi, avec des émissaires israéliens, le chef des services de renseignement égyptiens a reçu une délégation palestinienne, dirigée par un représentant du Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Elle comprenait également des représentants du Hamas, qui administre la bande de Gaza, ainsi que du Djihad islamique.
"Les discussions indirectes entre les Palestiniens et les Israéliens se poursuivent", a indiqué un responsable égyptien, laissant entendre que les deux camps ne se sont pas rencontrés face-à-face pour l'instant. "Il est encore trop tôt pour évoquer des résultats mais nous sommes optimistes", a-t-il ajouté.
La délégation officielle israélienne est arrivée dans la journée au Caire, quelques heures après la réunion du cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahou, qui a examiné mardi soir les conséquences de près d'un mois de combats et la stratégie à adopter pour ces négociations.
Jugeant qu'il était parvenu à détruire tous les tunnels d'infiltration vers son territoire, Israël a retiré ses forces terrestres de la bande de Gaza mardi matin, juste avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Mercredi, l'état d'urgence a été levé dans le sud du pays et les habitants, qui vivaient depuis des semaines sous la menace des roquettes palestiniennes, ont été invités à reprendre leurs activités.
Kerry : "Ce que nous voulons faire, c'est soutenir les Palestiniens"
Le gouvernement israélien n'a en revanche montré aucun signe de vouloir alléger le blocus imposé à la bande de Gaza et a reçu sur ce dossier le soutien du secrétaire d'État américain, John Kerry, qui a lié une telle initiative à l'abandon par le Hamas de son arsenal de roquettes.
"Ce que nous voulons faire, c'est soutenir les Palestiniens et leur envie d'avoir une vie meilleure, de pouvoir ouvrir les points de passage pour que la nourriture puisse entrer, pour reconstruire et avoir une plus grande liberté", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, interrogé par la BBC. "Mais cela doit s'accompagner d'un sens accru des responsabilités à l'égard d'Israël, ce qui signifie renoncer aux roquettes", a-t-il ajouté.
Avec AFP et Reuters