logo

Deuxième jour de trêve à Gaza : des discussions doivent s'ouvrir au Caire

Entrée en vigueur mardi matin, la trêve de 72 heures à Gaza obtenue avec les médiations égyptienne et américaine semblent tenir ce mercredi. Au Caire, des discussions doivent s’ouvrir entre les belligérants pour consolider le cessez-le-feu.

Jusqu’alors, toutes les trêves avaient volé en éclats. Mais le cessez-le-feu de 72 heures entamé mardi matin tenait encore, mercredi 6 août à Gaza. L'annonce par l'armée israélienne de la sortie de "toutes" ses forces de l'enclave palestinienne devrait favoriser le respect de ce cessez-le-feu, même si Tsahal a pris soin de préciser qu'elle riposterait "à toute attaque".

Le cabinet de sécurité israélien s'est réuni mardi soir pendant près de six heures, selon les médias, pour évoquer les négociations en cours en vue d'une trêve durable. Pour l'instant, l'accord de cessez-le-feu "ne prévoit que le retour au calme", a rappelé à l'AFP Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères. Le ministre du Renseignement Yuval Steinitz s'est dit "sceptique", accusant le Hamas d'avoir "déjà violé six trêves antérieures".

Des belligérants aux exigences diamétralement opposées

Les discussions doivent à présent s'ouvrir au Caire entre Israéliens et Palestiniens pour essayer de consolider cette suspension temporaire des hostilités. La délégation israélienne est arrivée mardi soir dans la capitale égyptienne, tandis que les représentants du Hamas, du Djihad islamique et du Fatah dans la bande de Gaza rejoignaient la délégation palestinienne déjà sur place. Mais la plus grande défiance reste de mise de part et d'autre.

Les exigences des belligérants sont diamétralement opposées. Le Hamas réclame la levée du blocus israélien qui étouffe l'économie d'un territoire de 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum, sur lequel s'entassent 1,8 million de personnes, pour moitié des mineurs. Dimanche, la délégation palestinienne s'était entendue au Caire sur une série d'autres exigences : ouverture des points de passage aux frontières, élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et libération de prisonniers palestiniens. Israël martèle pour sa part son impératif de sécurité. Et une récente exigence s'annonce comme un obstacle considérable : que la reconstruction de la bande de Gaza soit liée à sa démilitarisation.

1 875 morts et 4 à 6 milliards de dollars de dégâts à Gaza

À Gaza, la nuit a été marquée par un silence devenu inhabituel. Le territoire dévasté semblait n'avoir encore jamais connu autant de calme depuis le début de cette guerre, le 8 juillet. À la faveur de l'accalmie, les secours ont pu accéder à des zones bloquées par les combats, où ils commençaient à découvrir de nouveaux corps, alourdissant un bilan humain déjà exorbitant : 1 875 morts, dont 430 enfants et adolescents et 243 femmes, selon le ministère palestinien de la Santé.

"Humainement, c’est un désastre, mais aussi sur le plan matériel et économique. Des quartiers entiers ont été rasés", précise Matthieu Mabin, envoyé spécial de France 24 à Gaza. La guerre a causé entre 4 et 6 milliards de dollars de dégâts directs, mais l'addition pourrait être bien plus salée, selon le vice-ministre palestinien de l'Économie, Tayssir Amro.

Avec AFP