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Pékin soupçonne deux Canadiens d'espionnage

La Chine a ouvert une enquête contre deux Canadiens soupçonnés d'avoir volé des "secrets d'État", rapportent les médias officiels chinois. L'affaire intervient alors que le Canada accuse la Chine de cyber-espionnage à son encontre.

La Chine contre-attaque. Une semaine après avoir été accusée par le Canada de cyber-espionnage, elle a ouvert une enquête contre deux Canadiens installés dans le nord-est du pays. Ils sont soupçonnés d'avoir "volé des secrets d'État", a annoncé l'agence officielle "Chine nouvelle", lundi 4 août.

Pékin ne s'est pas étendu sur les détails de l'affaire, mais a tout de même révélé le nom des accusés. Il s'agit de Kevin Garratt et Julia Dawn Garratt. Ottawa affirme, de son côté, être simplement "au courant des informations de presse selon lesquelles deux Canadiens font l'objet d'une enquête en Chine".

Pékin a aussi précisé que le bureau de la Sécurité publique de Dandong, une localité de la province du Liaoning (Nord-Est), à la frontière avec la Corée du Nord, est chargé de l'enquête. Une information qui a suffi au quotidien canadien "Globe and Mail" pour retrouver la trace des deux Canadiens mis en cause. Le couple Kevin et Julia Garratt sont les propriétaires du "Peter's Coffee House", un restaurant de cette ville frontalière.

Hamburgers et cours d'anglais

Le journal rappelle que les deux ressortissants canadiens, qui vivent en Chine depuis 1984, sont des petites célébrités à Dandong. Non seulement, ils gèrent le seul restaurant de cette ville à servir de la cuisine occidentale, comme des hamburgers, mais ils organisent aussi, une fois par semaine, des cours d'anglais pour la population locale. 

Rien n'indique qu'ils pourraient être impliqués dans une affaire d'espionnage, précise le "Globe and Mail". Leur seul fait d'arme politiquement sensible est d'avoir, à plusieurs reprises, donné à des médias occidentaux leur sentiment sur les relations sino-nord-coréenne "simplement en regardant par la fenêtre", explique le journal canadien.

Cette accusation de Pékin peut avoir de graves conséquences pour les deux Canadiens. Le vol de secrets d'État est passible de peines pouvant aller jusqu'à la prison à vie et même à la condamnation à mort dans certains cas.

Avec AFP