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Le produit intérieur brut (PIB) des États-Unis s'est contracté de 6,1 % au premier trimestre de 2009. Un net recul provoqué, entre autres, par une importante chute des exportations et des stocks des entreprises.

REUTERS - L'économie américaine s'est davantage contractée qu'attendu au premier trimestre 2009, souffrant de la chute des exportations et des stocks des entreprises.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a reculé de 6,1% en janvier-mars, en rythme annualisé, après avoir baissé de 6,3% au quatrième trimestre 2008, selon la première estimation publiée mercredi par le département du Commerce.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à un recul de seulement 4,9% du PIB au premier trimestre.

Ces chiffres sont publiés avant la décision vers 18h15 GMT de la Réserve fédérale américaine, qui devrait observer un statu quo sur les taux d'intérêt, ramenés à un niveau proche de zéro, et qui a déjà injecté près de 1.000 milliards de dollars dans le système financier pour tenter de débloquer les marchés du crédit. C'est la première fois depuis 1974-1975 que le PIB recule pendant trois trimestres d'affilée.

"Il n'y aura probablement pas de croissance positive avant le second semestre de l'année mais la baisse du deuxième trimestre, si baisse il y a, sera bien plus faible", estime Michael Darda, chef économiste et stratège chez MKM Partners.

Les stocks des entreprises ont enregistré sur les trois premiers mois de l'année une chute record de 103,7 milliards de dollars, les sociétés cherchant à réduire les stocks et les invendus. Cette évolution représente une contribution négative de 2,79 points de pourcentage au PIB global. Hors variation des stocks, le PIB s'est donc contracté de 3,4%.

Bonne nouvelle côté stocks ?

Cette baisse des stocks peut toutefois être interprétée comme un élément favorable car elle peut laisser penser que les industriels et les distributeurs ont ramené leurs invendus à des niveaux gérables. Cela pourrait contribuer à terme à une sortie de la récession.

De récentes enquêtes des Réserves fédérales régionales ont montré une amélioration en matière de nouvelles commandes.

"Nous devrions constater une atténuation de l'impact des stocks sur le PIB avec le temps", estime Keith Hembre, chef économiste chez FAF Advisors. "On devrait constater une croissance modeste au second semestre grâce au plan de relance."

Sur janvier-mars, les exportations ont chuté de 30%, leur plus forte baisse depuis 1969, après une diminution de 23,6% au quatrième trimestre 2008. Cette baisse a amputé le PIB de 4,06 points de pourcentage.

Les investissements des entreprises ont reculé de 37,9%, un record, au premier trimestre, alors que les investissements dans l'immobilier résidentiel ont plongé de 38%, leur plus forte baisse depuis le deuxième trimestre 1980.

Certains chiffres sont cependant moins décevants, à commencer par les dépenses de consommation, qui représentent deux tiers de l'activité économique américaine, et qui ont crû de 2,2% après avoir chuté au deuxième semestre 2008.

"Le chiffre principal du PIB est bien pire qu'attendu mais la hausse de la consommation des ménages est bien meilleure que prévu", juge Omer Esiner, analyste devises chez Ruesch International. "Donc même s'il s'agit d'un chiffre clairement décevant, la hausse surprise de la consommation des ménages atténue en partie l'impact négatif de ces chiffres".

La consommation des ménages a été soutenue par une progression de 9,4% des achats de biens durables, la première après quatre trimestres de recul.

Le département du Commerce a déclaré que le plan public de soutien à l'économie de 787 milliards de dollars, approuvé en février par le Congrès américain, avait eu peu d'impact sur le PIB au premier trimestre.

Une partie de ce plan est destinée à soutenir les dépenses publiques locales et celles des Etats, qui ont reculé de 3,9% au premier trimestre, leur plus forte baisse depuis le second trimestre 1981.

Une statistique séparée publiée mercredi montre que les demandes de prêts immobiliers aux Etats-Unis ont reculé la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis la mi-mars, même si les taux d'emprunts sont tombés à un plancher record. La Mortgage Bankers Association a précisé que son indice des demandes de prêts immobiliers a reculé de 18,1%.