Malgré la trêve humanitaire décrétée pendant quelques heures mercredi, au moins 100 Palestiniens sont morts et plus de 150 ont été blessés. Côté israélien, le bilan s’alourdit avec trois soldats tués pour cette seule journée.
La trêve humanitaire n’a, une fois de plus, pas limité le bain de sang. Au moins 100 Palestiniens et trois soldats israéliens sont morts dans la bande de Gaza, mercredi 30 juillet, alors qu’une trêve de quatre heures avait été annoncée par l’armée israélienne. Tsahal avait cependant précisé que le cessez-le-feu ne s’appliquait pas "aux zones où les soldats sont actuellement engagés dans des opérations".
Au moins 17 personnes ont été tuées et 150 autres blessées lors d'une frappe israélienne sur un marché bondé de Chejaïya, une banlieue de l'est de la ville de Gaza, ont annoncé les secours palestiniens. La chaîne de télévision Al-Aqsa, qui dépend du Hamas, a diffusé des images insoutenables où l’on voit des passants évacuer sur des couvertures tendues ou des brancards des corps inanimés, dont des enfants, vers une ambulance ou vers des véhicules particuliers. D'autres corps gisaient dans la rue. De nombreuses victimes ensanglantées, parfois mutilées, étaient également visibles. Par ailleurs, sept Palestiniens sont morts dans un raid aérien israélien près de Khan Younès, dans le sud-est de la bande de Gaza.
Plus tôt dans la journée, une école de l'ONU a de nouveau été la cible de bombardements israéliens à Gaza. Au moins 16 Palestiniens, qui avaient trouvé refuge dans cet établissement de l'UNRWA, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, dans le camp de Jabaliya, ont été tués par les frappes.
"Ce matin (mercredi), une école des Nations unies qui hébergeait des milliers de familles palestiniennes a subi une attaque répréhensible. C'est injustifiable, les responsabilités doivent être déterminées et justice doit être rendue", a déclaré Ban Ki-moon à son arrivée à l'aéroport de San Jose, au Costa Rica, où il est en visite officielle. "Je veux préciser que la localisation exacte de cette école élémentaire avait été communiquée 17 fois aux autorités militaires israéliennes, notamment la nuit dernière, quelques heures seulement avant cette attaque", a ajouté le patron de l'ONU.
L’organisme onusien a accusé l'armée israélienne de "grave violation du droit international" et a appelé, dans un communiqué, la communauté internationale à agir rapidement "pour mettre un terme immédiat au carnage en cours".
"C'est la sixième fois que l'une de nos écoles est frappée"
"Je condamne dans les termes les plus fermes possibles cette grave violation du droit international par les forces israéliennes", a déclaré Pierre Krähenbühl, chef de l'UNWRA. "La nuit dernière, des enfants ont été tués alors qu'ils dormaient à côté de leurs parents sur le sol d'une salle de classe, dans un refuge désigné comme tel à Gaza. C'est un affront pour chacun d'entre nous, une source de honte internationale", a-t-il ajouté.
it"Nous nous sommes rendus sur le site et avons rassemblé des preuves. Nous avons analysé des débris, des cratères et d'autres dégâts. Selon nos premières conclusions, c'est l'artillerie israélienne qui a frappé notre école où 3 300 personnes avaient trouvé refuge", a poursuivi le responsable onusien.
"Il est trop tôt pour fournir un bilan définitif des morts. Mais nous savons qu'il y a de nombreux civils tués et blessés, y compris des femmes et des enfants, et le gardien de l'UNWRA qui tentait de protéger le site", a poursuivi Pierre Krähenbühl. "Il s'agit de gens à qui l'armée israélienne avait ordonné de quitter leurs maisons. C'est la sixième fois que l'une de nos écoles est frappée. Nos employés, ces gens qui mènent l'action humanitaire, sont tués. Nos refuges sont surpeuplés", a-t-il encore dénoncé.
Très critiqué pour le lourd tribut payé par les civils palestiniens, Israël en rend responsable le mouvement Hamas qui contrôle la bande de Gaza, qu'il accuse d'utiliser la population civile comme "boucliers humains".
Depuis le début de l’opération Bordure protectrice le 8 juillet dernier, 56 soldats israéliens ont été tués, le bilan le plus lourd pour l'armée depuis sa guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Côté palestinien, 1 330 personnes sont mortes et plus de 7 300 blessées, en majorité des civils.
Avec AFP et Reuters