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Au moins 16 Palestiniens sont morts, mercredi, tués par des bombardements israéliens sur une école de l'ONU où ils avaient trouvé refuge. Selon John Kerry, le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahou a "soulevé l'idée d'un cessez-le-feu".

Une école de l'ONU a de nouveau été la cible de bombardements israéliens, mercredi 30 juillet, à Gaza. Au moins 16 Palestiniens qui avaient trouvé refuge dans cet établissement de l'UNRWA, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, dans le camp de Jabaliya, ont été tués par les frappes.

De nombreux civils palestiniens s'y étaient réfugiés, après avoir été avertis par l'armée israélienne que le quartier ou la localité où ils résidaient risquaient de subir des bombardements massifs. Chassés de chez eux par les combats, plus de 200 000 habitants du territoire palestinien vivent dans des conditions très précaires dans 82 écoles gérées par l'UNRWA.

Dans le sud de la bande de Gaza, huit Palestiniens d'une même famille ont également été tués lors d'un raid aérien israélien à Khan Younès. L'enclave a connu, mardi, des bombardements israéliens parmi les plus violents depuis le début de l'opération "Bordure protectrice" le 8 juillet, déclenchée en riposte aux tirs de roquettes venant de ce territoire. Plus de 1 200 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début du conflit le 8 juillet dernier.

Fragile espoir de trêve

Dans le même temps, toutefois, un fragile espoir de trêve se profile. Sur le front diplomatique, le secrétaire d'État américain John Kerry, a affirmé que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a "soulevé l'idée et la possibilité d'un cessez-le-feu", lors d'un entretien téléphonique, lundi.

Quant au Hamas et à ses alliés du Jihad islamique, ils sont "prêts à une trêve humanitaire de 24 heures", et à étudier une prolongation jusqu'à trois jours, a, de son côté, affirmé l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Les belligérants se sont toutefois bien gardés de s'engager officiellement. Le gouvernement israélien, qui entend réduire à néant la menace que fait peser le Hamas sur sa population, doit tenir une réunion de son cabinet de sécurité mercredi à 14H00 (11H00 GMT).

Dans une très rare déclaration diffusée par la radio et la télévision du Hamas, Mohammad Deïf, le chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement palestinien, a rappelé la position de son organisation : pas de trêve "sans l'arrêt de l'agression et la levée du siège", le blocus israélien imposé depuis 2006 à l'enclave palestinienne.

Selon le secrétaire général de l'OLP, Yasser Abed Rabbo, "la direction palestinienne a convenu avec le Hamas et le Jihad islamique d'envoyer une délégation [...] au Caire pour discuter de la période à venir. [...] C'est une preuve, s'il en fallait, que nous avons une position commune", a-t-il insisté, l'OLP et le Hamas ayant scellé leur réconciliation en avril.

Mais la route est longue. Ces derniers jours, plusieurs annonces de trêve, faites par le Hamas comme par Israël, n'ont pas permis de mettre un terme aux hostilités.

Le mouvement islamiste palestinien a rejeté la semaine dernière un projet de cessez-le-feu présenté par l'Egypte, qui a par le passé servi à plusieurs reprises d'intermédiaire entre Palestiniens et Israéliens. Et après une éphémère trêve de fait lundi, début de la fête du Fitr marquant la fin du ramadan, un déluge de feu s'est abattu du nord au sud de l'étroite enclave palestinienne.

Mais si un arrêt des combats devait être arraché, les questions de fond resteraient entières. Le Hamas exige une levée du blocus, qui asphyxie cette bande de terre de 40 km sur 10 où s'entassent quelque 1,8 million d'habitants.

Quant aux autorités israéliennes, elles ont répété à l'envi que tant que la puissance de feu du Hamas n'aurait pas été annihilée, leur armée ne s'en irait pas d'un territoire dont elle s'était unilatéralement retirée en 2005, avant d'y revenir le 17 juillet. Or, l'armée n'a pas encore atteint son objectif, qui est de détruire l'arsenal de roquettes et les tunnels d'attaque.

Cinquante-trois soldats israéliens ont perdu la vie depuis le déclenchement de l'opération "Bordure protectrice" le 8 juillet, soit le bilan le plus lourd depuis la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Trois civils ont également été tués en Israël depuis le début de la confrontation.

Avec AFP et Reuters