Sous la pression de l'ONU et de la diplomatie internationale, Israël a accepté de prolonger une trêve humanitaire jusqu'à dimanche soir. Une suspension des hostilités rejetée par le Hamas qui a poursuivi ses tirs, tuant un soldat israélien.
La trêve humanitaire prolongée de 24 heures reste plus que précaire. Si le gouvernement israélien a accepté de suspendre les combats jusqu'à ce dimanche minuit sous la pression de l'ONU et de la diplomatie internationale, le Hamas a fait savoir qu'il n’accepterait la prolongation de la trêve que si les troupes israéliennes quittaient le territoire côtier.
"À la demande des Nations unies, le cabinet a approuvé une suspension humanitaire jusqu'à demain (dimanche) à 24 heures", a dit un responsable israélien. "Les forces de défense d'Israël réagiront à toute violation du cessez-le-feu", a-t-il toutefois ajouté.
Un soldat israélien tué
Les violences se sont interrompues dans l'ensemble après la prolongation de la trêve, mais dimanche au lever du jour, un soldat israélien a été tué dans la nuit de samedi à dimanche par un obus de mortier près de la bande de Gaza, a annoncé une porte-parole militaire. Ce décès porte à 43 le nombre de soldats tués depuis le début de l'opération israélienne à Gaza, le 8 juillet.
Une vingtaine de roquettes ont été tirées samedi soir et dimanche matin sur le sud d'Israël, auxquelles l'armée israélienne a répondu dans un premier temps par des "tirs d'artillerie localisés".
"Aucune trêve humanitaire n'est valable sans retrait des chars israéliens de la bande de Gaza, sans que les habitants ne puissent retourner dans leurs maisons et que les ambulances transportant les corps soient libres de circuler à Gaza", a prévenu Fawzi Barhoum, le porte-parole du Hamas à Gaza.
Les responsables israéliens excluent de leur côté un retrait de Gaza tant que l'armée israélienne n'aura pas réduit à néant la puissance de feu du Hamas et en particulier détruit son réseau souterrain et ses tunnels, où il dissimule son arsenal, ses centres opérationnels et d'où ses combattants lancent des attaques au cœur de l'État hébreu.
Le gouvernement israélien doit se réunir de nouveau ce dimanche pour envisager une poursuite des opérations "jusqu'à ce que les Israéliens retrouvent le calme pour une période prolongée", a ajouté ce responsable sous le sceau de l'anonymat.
it150 corps de Palestiniens retirés des décombres
Samedi, les Gazaouis ont profité de l'accalmie pour rechercher les corps de victimes et constituer des stocks de vivres, descendant dans les rues et découvrant, dans certains quartiers, les décombres de bâtiments éventrés.
Malgré l'arrêt des combats, le tribut payé par les civils, qui met Israël en butte aux critiques de la communauté internationale, a encore été illustré par la comptabilité macabre tenue par les secours locaux : quelque 150 corps ont été retirés samedi des décombres qui jonchent du nord au sud les villes de la bande de Gaza.
Quarante-deux soldats israéliens sont également tombés, ce qui représente les pertes militaires les plus élevées depuis la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah libanais. Les roquettes ont aussi tué trois civils en Israël.
it"Un cessez-le feu humanitaire d'une semaine"
Samedi, une réunion à Paris de plusieurs ministres des Affaires étrangères, dont John Kerry, n'a accouché d'aucune proposition concrète si ce n'est une demande de prolongation du cessez-le-feu. Un porte-parole du secrétaire-général de l'ONU Ban Ki-moon a également exigé des belligérants qu'ils acceptent "un cessez-le feu humanitaire d'une semaine".
"Tous, nous voulons obtenir aussi rapidement que possible un cessez-le-feu durable, négocié, qui réponde à la fois aux besoins israéliens en termes de sécurité et aux besoins palestiniens en termes de développement socio-économique et d'accès au territoire de Gaza", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Outre Laurent Fabius et le secrétaire d'État américain, John Kerry, étaient présents à Paris leurs homologues britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, italienne Federica Mogherini, turc Ahmed Davutoglu et qatari Khaled bin Mohamed Al Attiyah.
Avec AFP et REUTERS